Il est temps que je vous parle un peu du swing de la côte Ouest. Ce n’est pas un swing issu de Brest ou Bordeaux, mais c’est le west coast swing, venant des USA. On l’écrit aussi WCS ou WC swing (mais rien à voir avec le fait de danser au petit coin ). Décidément, mes derniers articles concernent beaucoup les danses swing, il va falloir que j’aborde d’autres thèmes pour satisfaire tous les goûts… Mais revenons au west coast swing. Comme son nom le suggère, il s’est développé sur la côte ouest des États-Unis dans les années 40 à partir du lindy hop (qui, lui, est parti de New York).
Pour tout vous dire, c’est moi qui ai écrit l’article présentant le west coast swing sur UltraDanse.com le 9 juin 2001. Cela fait donc plus de huit ans. J’avais pris mon premier cours de West coast swing l’année précédente et cette danse m’avait intrigué. J’y ai vu tout d’abord une danse en 6 temps très fluide et sexy. Sans doute parce qu’elle se danse de préférence sur de la musique lente et particulièrement du blues. Comme tous les stagiaires danseurs de rock présents, le plus perturbant a sans doute été le fait de devoir donner un guidage dès le compte « 1 » des différentes figures. Je me souviens avoir vu un pas de base stationnaire, puis le push break, puis le break Elvis ainsi que quelques autres figures. En 2000, les cours de WC swing étaient rares en France et ils le sont restés jusque ces, disons…, trois dernières années.
J’avoue avoir peu pratiqué mes figures de WC swing en tant que telles durant les années suivantes faute de partenaires sachant danser cette danse. En revanche, j’y avais vu des variations originales pour agrémenter mon rock. J’ai donc parsemé mes figures de rock de petites références au WC swing surtout sur les musiques les plus lentes comme le blues ou les musiques se dansant habituellement en rock aux tempos convenant à des débutants mais où les avancés sont susceptibles de s’ennuyer un peu. Un petit pas croisé par ici, un guidage anticipé sur le « 1 » par là et voilà !
À présent que le WC swing se développe en France, je suis naturellement le mouvement d’une manière plus affirmée. Dans le Sud-Ouest de la France, cela fait environ 2 ans que le west coast swing marche bien. En faisant une rapide comparaison par rapport à il y a 8 ans, je remarque que la musique a évolué. Bien sûr, les musiques que nous entendons à la radio ont aussi évolué et on ne peut pas en permanence danser sur les mêmes « vieux » disques. Le R’n’B (parfois à la sauce latino) a envahi les ondes ainsi que les soirées rock/swing/WC swing. Je reste toutefois circonspect quant à l’utilisation de n’importe quelle musique pour danser le WC swing. Le blues est parfait, le disco-funk n’est pas mal, le R’n’B pourquoi pas, mais pas tous les morceaux. Même si la base de la danse est en 6 temps comme le rock, il ne faut pas rester hermétique à une certaine sensibilité musicale. Une rythmique binaire marquée ne suffit pas pour danser le WC swing. Le week-end dernier, j’ai participé à une soirée dansante où quelques morceaux étaient clairement destinés aux danseurs de WCS. L’un de ces titres aurait clairement dû être dansé en rumba (on pouvait deviner la présence de la clave latino par intermittence), mais tout le monde dansait le WC swing. Peut-être n’y avait-il pas d’amateurs de rumba ? Dans doute ce facteur a-t-il pu jouer un rôle.
En dehors de toutes ces réflexions plutôt personnelles (mais je suis sûr qu’elles peuvent intéresser quelques-uns d’entre vous), mon idée était d’établir un petit constat personnel sur l’évolution du WC Swing en France. Pour vous donner, une idée plus visuelle de ce qu’est le west coast swing, voici une petite vidéo. Il s’agit de Benji Schwimmer (gagnant de la troisième saison de l’émission « So You Think You Can Dance ») et de sa cousine, Heidi Groskreutz (qui a aussi brillamment participé à l’émission) en 2005. Je vous rassure, on y voit très peu de pas de base comme c’est le cas dans de nombreuses démonstrations et spectacles. Rappelons-le, l’objectif est d’épater les spectateurs et de les divertir le mieux possible.
Ceux qui découvrent cette danse y trouveront peut-être quelque similitudes avec la salsa portoricaine (que je préfère aussi danser sur des tempos lents). Les deux danses partagent en effet la même conception de la ligne de danse. Ceux qui connaissent un peu le monde du WC swing et celui de la salsa portoricaine pourront d’ailleurs aussi faire un petit rapprochement entre deux enseignants : d’un côté John Lindo pour le west coast swing et de l’autre côté (Super) Mario Hazarika pour la salsa portoricaine (je vous ai fait un petit montage ci-dessous pour illustrer mon propos). Si vous cherchez un peu sur Internet, vous trouverez des vidéos de démonstrations où ces deux gabarits démontrent que lorsqu’on est baraqué, la danse peut très bien être spectaculaire et agréable à regarder.