Quand on évoque l’époque disco, on ne peut pas s’empêcher de penser aux pistes de danse éclairées de lumières colorées, aux paillettes et aux mouvements rythmés des danseurs en harmonie avec les « boum boum » enivrants de la musique.Parmi les multiples danses qui ont marqué cette période, le Bus Stop est l’une des plus appréciées et emblématiques.Plus qu’une simple danse, c’est un véritable phénomène culturel qui a traversé les décennies pour devenir un classique intemporel.
Origines et évolution
Le Bus Stop est né dans les années 1970, dans le milieu de la musique disco dans une petite discothèque de Chicago. On lui attribue généralement le titre de première danse en ligne de l’ère du disco. Initialement appelée le « L.A. Hustle », cette danse en groupe a été renommée « Bus Stop » lorsqu’elle s’est propagée vers la côte Est des États-Unis. Elle est composée d’un mélange de pas simples et répétitifs basés sur des mouvements simples de danse en ligne.À l’inverse des danses de couple qui dominaient avant l’ère disco (rock’n’roll, danses de salon, etc.), le Bus Stop permettait à un grand nombre de personnes de danser ensemble sur la piste de danse, créant ainsi une sensation d’unité festive.
L’apparition de la danse dans les clubs new-yorkais a favorisé sa diffusion grâce aux DJ et aux chorégraphes de l’époque.La popularité du Bus Stop s’est rapidement accrue, au point de devenir une référence dans les soirées disco à travers le monde.La danse est généralement liée à la chanson « Do The Bus Stop » du groupe The Fatback Band bien qu’en réalité ellepuisse être faite sur n’importe quelle chanson disco avec un tempo adapté. Citons en particulier « Get Up, Get Down, Get Funky, Get Loose » de Teddy Pendergrass, “Play That Funky Music” de Wild Cherry ou encore « Some Kind of Trouble » de Tanya Tucker. Voici une vidéo de la version de The Fatbck Band en 1975.
Petit à petit, grâce à son succès au fil des années, le Bus Stop a été intégré parmi les danses en ligne pratiquées par les amateurs au même titre que les autres danses (country) en ligne.
Mouvements de base
Le Bus Stop est relativement simple à danser, ce qui a joué un rôle essentiel dans sa réussite.La danse se déroule en 32 temps et 4 murs.Voici une explication des étapes fondamentales par série de 4 temps :
1-4 : Walk Back, Touch
reculer le pied droit, reculer le pied gauche, reculer le pied droit, pointer le pied gauche à côté du pied droit sans le poids du corps
5-8 : Walk Forward, Touch
avancer le pied gauche, avancer le pied droit, avancer le pied gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche sans le poids du corps
9-12 : Vine Right, Touch
écarter le pied droit à droite, croiser le pied gauche derrière le
pied droit, décroiser le pied droit à droite, pointer le pied gauche à côté du pied droit
13-16 : Vine Left, Touch
écarter le pied gauche à gauche, croiser le pied droit derrière le
pied gauche, décroiser le pied gauche à gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche
17-20 : Step Touch, Step Touch
écarter le pied droit à droite, pointer le pied gauche à côté du
pied droit, écarter le pied gauche à gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche
21-24 : Slide and Heels
écarter largement le pied droit à droite, assembler le pied gauche
au pied droit en le faisant glisser au sol (slide), déplacer le poids
du corps sur l’avant des pieds puis écarter les talons, ramener
les pieds parallèles
25-28 : Taps
pointer le pied droit vers l’avant deux fois, pointer le pied gauche
vers l’arrière deux fois
29-32 : Toe, Turn and Stomp
pointer le pied droit vers l’avant, pointer le pied droit vers
l’arrière, pointer le pied droit vers le côté, pivoter d’1/4 de tour à gauche puis taper du pied droit au sol à côté du pied gauche, sans mettre le poids du corps (stomp)
Puis on recommence au début !
Comme dans le cas d’un madison, on répèteces mouvements, les danseurs tournant d’un quart de tour, versune nouvelle direction, à chaque cycle.Il est possible d’inclure des variations dans le Bus Stop de base, où les danseurs improvisent en utilisant des mouvements de bras ou en ajoutant des pas supplémentaires, ce qui rend la danse à la fois accessible et personnalisable. Par exemple, sur les comptes 21 à 24, il est possible de sauter vers l’avant sur un temps, sauter en arrière sur un temps, puis effectuer un mouvement faisant se joindre puis s’écarter les talons deux fois ; ou encore pour s’amuser, on peut aussi débuter la danse sur le temps 9 et reprendre les temps 1 à 8 pour finir ou encore sur le temps 25 et reprendre les temps 1 à 24 pour finir comme dans la vidéo ci-dessous où le Bus Stop est piloté par Charlie Green en 1982 à Chicago dans une version adaptée au titre « Make It Clap » de Will The Funkboss.
Vous pourrez retrouver les pas du Bus Stop illustrés dans mon livre « La danse (country) en ligne » avec de nombreuses autres danses accessibles à tous, toujours disponible en librairie, en commande en ligne ou en commande directe aux éditions Ch. Rolland !
Impact culturel
Le Bus Stop dépasse largement le simple cadre de la danse,il incarne une époque où la danse en ligne en groupe relativement importantétaient au cœur de la culture des clubs.À une époque où la musique disco rassemblait les individus de toutes origines et de tous âges, le Bus Stop était un moyen facile et divertissant pour tous pour se connecter et de partager la joie de la danse.
Le Bus Stop est devenu une icône des soirées disco grâce à l’émergence des clubs de danse et à l’influence des films tels que Saturday Night Fever.Il a franchi les frontières culturellesen étant pratiquédans différentes soirées et demeure encore populaire dans certains cours de danse et les fêtes disco à l’heure actuelle.
Le Bus Stop aujourd’hui
Malgré la disparition de la culture disco années 1970, le Bus Stop n’a jamais réellement disparu.Il demeure un élément essentiel des soirées incluant de la musique disco et continue d’être enseigné dans les cours de danse aux USA.La danse est toujours appréciée pour son côté nostalgique et accessible, tant par ceux qui l’ont connue à son apogée que par les nouvelles générations curieuses de retrouver l’esprit festif de l’époque disco.
Petite anecdote supplémentaire, aujourd’hui dans le milieu du swing « à l’ancienne » des années 1930-40 (jazz roots, lindy hop, etc.) et de ses festivals ou cours de danse, on voit un Bus Stop revisité à la manière swing par des professeurs. On avait déjà eu droit au « Madison revisité par Frankie Manning », et à présent c’est au Bus Stop de servir de base pour animer les cours de danse ou comment faire du neuf avec du vieux ou, plus précisément, faire du très vieux avec du moins vieux !
En résumé, le Bus Stop dépasse largement le simple enchaînement de pas ; il s’agit d’une partie essentielle de l’histoire de la danse, d’un témoignage de l’influence du disco, et d’un rappel que parfois, les meilleures danses sont celles qui réunissent tous les participants sur la piste.
Qui ne connait pas Jackie Chan, célèbre acteur associé aux arts martiaux, cascadeur et réalisateur de films d’action à succès ? Mais saviez-vous que la danse émaille sa vie et sa carrière tout entière ?
J’ai aujourd’hui décidé de vous parler de cet acteur iconique et de sa capacité à danser mais aussi de la relation entre les arts martiaux et la danse.
La danse et les arts martiaux partent d’un grand point commun : la maîtrise du mouvement corporel. Que l’on exerce ces disciplines en solo ou avec un(e) partenaire (ou plutôt un(e) adversaire dans le cas des arts martiaux), il est nécessaire d’utiliser des techniques bien précises pour aboutir au bon résultat. En danse, on doit maîtriser l’équilibre, le rythme, l’énergie, les forces appliquées à un(e) partenaire dans le cadre d’une interaction (guidage en danse à deux, pas de deux, portés, etc.), le placement des éléments du corps pour réaliser les mouvements correspondant au style recherché, l’anticipation pour une chorégraphie fluide, sans oublier la mémoire des enchaînements lorsqu’on danse hors improvisation. Dans le domaine des arts martiaux, je pourrais faire une phrase très semblable puisque les mêmes qualités sont requises pour une bonne pratique dans le cadre d’un combat ou celui d’une exhibition.On peut aussi ajouter dans la liste des points communs la discipline, la concentration, le contrôle de soi, l’expression artistique à travers les mouvements du corps. Dans le cas de démonstrations, on peut aussi citer l’importance du rythme, de la synchronisation entre les participants ainsi que la fluidité des enchaînements.
Si l’on poursuit le parallèle entre la danse à deux et un combat d’arts martiaux, la différence essentielle en dehors de la présence ou l’absence de musique sera le fait que dans le premier cas le danseur veut faire ressentir à sa danseuse le mouvement qu’il voudrait lui faire faire et que dans le second cas les adversaires essaient de masquer leurs intentions à l’autre pour pouvoir se surprendre mutuellement.
Le cas de Jackie Chan et d’autres stars des films d’arts martiaux mérite d’être étudié de plus près… De ses débuts à l’Opéra de Pékin à ses apparitions dans des films à succès, Jackie Chan a en particulier parcouru un chemin unique dans le monde de la danse.
Jackie Chan est né le 7 avril 1954 à Hong Kong. Il a commencé sa formation en arts martiaux dès son plus jeune âge à partir de 1961 à l’Opéra de Pékin, également connue sous le nom de « China Drama Academy », où il a aussi étudié la danse traditionnelle chinoise et l’acrobatie. Cette formation précoce a influencé son style de combat unique qui intègre des éléments de danse et d’acrobatie, jetant ainsi les bases de ses talents multiples qui allaient le propulser vers la gloire cinématographique. Il a fait partie des meilleurs de sa promotion et sélectionné pour faire partie des « Seven Little Fortunes » qui se produisaient au Lai Yuen Amusement Park de Kowloon. La formation à l’Opéra de Pékin a également exposé Jackie Chan à une variété d’autres disciplines artistiques, notamment l’acrobatie et les arts martiaux, qui allaient devenir des éléments clés de son style cinématographique unique plus tard dans sa carrière. Cette formation polyvalente a contribué à forger sa passion pour les arts de la scène et à jeter les bases de sa future carrière dans l’industrie du divertissement.
Les premiers pas de Jackie Chan dans l’industrie cinématographique dans les années 1960 et 1970 ont été marqués par des rôles dans des films où il a eu l’occasion de mettre en valeur ses compétences en danse et en arts martiaux. Son rôle dans le film en noir et blanc « Big and Little Wong Tin Bar » en 1962 lui a offert sa première expérience d’arts martiaux chorégraphiés sur grand écran en tant qu’enfant, posant ainsi les fondations de sa future carrière. Dans les années 1970 et 1980, Jackie Chan est devenu une figure majeure du cinéma d’action hongkongais, notamment grâce à sa collaboration avec le réalisateur Lo Wei et sa participation à la série de films « Drunken Master » et « Police Story ».
Son style de combat unique, qui intègre des éléments de comédie et de chorégraphie complexe, a attiré l’attention du public international et lui a valu le surnom de « Maître des arts martiaux comiques ».
Dans ses films d’action qui incorporent des séquences de combat chorégraphiées avec une précision remarquable, les mouvements de Jackie Chan sont souvent fluides et gracieux, rappelant ceux d’un danseur, ce qui ajoute une dimension artistique à ses scènes d’action. Ses cascades vont même souvent au-delà des simples combats. Il intègre fréquemment des éléments de danse dans ses scènes de combat et d’action, ce qui rend ses performances à la fois spectaculaires et esthétiques. Au fil de sa carrière, Jackie Chan a travaillé avec plusieurs chorégraphes de renom pour créer des scènes de combat et des séquences de danse dans ses films. Ces collaborations ont contribué à enrichir son répertoire de mouvements et à élever le niveau de l’action dans ses films.
Au fil des années 1980 et 1990, Jackie Chan a incorporé des éléments de danse dans ses films d’action de manière de plus en plus prononcée. Des séquences de combat chorégraphiées avec grâce et précision ont ajouté une dimension artistique à ses performances, distinguant ainsi ses films des autres productions d’action. Citons par exemple « City Hunter » (1993) mêlant chorégraphie et comédie.
Dans ce film, Jackie Chan offre au public une séquence de combat chorégraphié mémorable et hilarante. Déguisé en Sailor Moon, il entraîne les spectateurs dans une performance énergique sur le thème de « Street Fighter II », illustrant ainsi sa capacité à combiner danse, humour et action dans une seule séquence.
Dans la même période, on note des apparitions à la télévision où Jackie Chan danse. Par exemple, l’émission « Dance With Me » en 1982 où on le voit commencer par un saut acrobatique façon arts martiaux comme dans ses films, puis il continue en dansant en solo ou avec des danseuses comme le montre la vidéo ci-après.
Autre exemple, avec de la danse à part entière cette fois, dans le film Kung Fu Yoga réalisé par Stanley Tong et sorti en 2017, Jackie Chan joue le rôle de Jack, professeur d’archéologie chinois, qui fait équipe avec Ashmita, professeure de danse indienne, et son assistante Kyra pour retrouver le trésor perdu de Magadha. On y voit une scène de danse festive de style Bollywood où Jackie Chan démontre avec brio ses qualités de danseur. On retrouve la danse Bollywood principalement dans les films indiens (Bollywood est la contraction de Bombay et Hollywood) où l’industrie du cinéma regorge de scènes de danse de ce type. Pour faire la promotion de ce film, on a pu voir notre amateur d’arts martiaux exécuter des extraits de cette scène en direct sur plusieurs plateaux de télévision. D’ailleurs, ce style de mouvements rappelle une petite scène où Jackie Chan effectue une petite danse avec les mains dans « Drunken Master ».
Au-delà des mouvements de danse en solo mis en scène dans quelques films tels qu’évoqué précédemment, Jackie Chan a eu plusieurs fois l’occasion de danser en couple sur le grand et le petit écran. On peut citer, par exemple,des films comme « Shanghai Knights » (dans ce film de 2003, il reprend son rôle de Chon Wang aux côtés d’Owen Wilson. Bien que ce ne soit pas un film centré spécifiquement sur la danse, il y a des scènes où Jackie Chan danse en couple, notamment lors de certaines séquences comiques et de divertissement) ou encore
« The Tuxedo » (dans ce film d’action comique de 2002, Jackie Chan joue le rôle de Jimmy Tong, un chauffeur de limousine qui se retrouve impliqué dans une intrigue impliquant un smoking spécial doté de capacités surhumaines. Il y a plusieurs scènes où Jackie Chan danse en couple avec Jennifer Love Hewitt, qui joue le rôle de Del Blaine, un agent secret).
En fait, ce qui m’a donné l’idée de cet article est un extrait d’émission
de la télévision chinoise en ce début de 2024 où l’on voit Jackie Chan
faire quelques pas de danse improvisés. Ce n’est pas la première fois que Jackie Chan danse comme cela à la télévision, comme je vous l’ai précisé plus haut, mais l’occasion était trop belle pour ne pas aller dans le détail et vous montrer cela. Voici la vidéo :
On le voit bien, au fil des ans, Jackie Chan a étendu ses talents au-delà du cinéma pour inclure la réalisation, la production, le doublage vocal, la musique et même la philanthropie. Sa capacité de à fusionner habilement les arts martiaux, l’acrobatie et la danse a contribué à faire de lui une icône du cinéma d’action internationale.
Il a reçu de nombreux prix et distinctions tout au long de sa carrière, y compris un Oscar d’honneur en 2016 pour sa contribution exceptionnelle au cinéma. Comme quoi les qualités de danseurs peuvent mener très loin !
Je ne saurais être complet sur le sujet en citant quelques autres acteurs connus pour les arts martiaux qui mêlent danse et combat comme Bruce Lee, Jet Li, Sammo Hung, Jean-Claude Van Damme ou encore Tony Jaa qui a reçu une formation en danse thaïlandaise par exemple. À l’inverse, plusieurs artistes connus pour la danse et/ou le chant maîtrisent les arts martiaux, parmi lesquels on peut citer Michael Flatley, Kamel Ouali, Madonna et même Elvis Presley (et son fameux déhanché peut-être en rapport avec sa ceinture noire de karaté ?).
La danse et la musique ont évolué au fil du temps pour devenir des éléments essentiels de la vie sociale française tant du point de vue social que du point de vue culturel. Avant même de disposer de la radio pour écouter les chansons en vogue, chacun pouvait danser au son des instruments que les musiciens s’enorgueillissaient de faire sonner de belle manière pour leur audience. Même si de nos jours les soirées se passent souvent à la maison devant un écran, il ne faut pas oublier que le bal a été pendant longtemps une partie du lien social local dans chaque région et que bien des familles ont été créées suite à un rencontre dansante à cette occasion. Grand-parents, parents et enfants trouvaient eu sein du bal populaire, organisé à l’origine à l’occasion d’événements comme les moissons ou les mariages, un espace de liberté différent du cercle familial où l’on croisait des personnes de tous âges et de toutes origines.
Le 14 juillet symbolise le bal populaire par excellence, mêlant diversité sociale et citoyenneté. Mais les bals populaires ce sont aussi les festivités des moissons dans les campagnes, les fêtes familiales, les soirées dans les dancings, les bals des pompiers, etc. Pourtant ces manifestations de joie a priori anodines ont souvent été encadrées de manière stricte par les autorités. Le premier bal du 14 juillet a été organisé en 1880 accompagné de fanions tricolores et de musique populaire jouée par un orchestre du haut d’une estrade. Cette fête a été créée par les autorités pour fédérer les citoyens français autour de le toute nouvelle Troisième république pas forcément acceptée de tous.
Les bals populaires ont lieu dans des endroits tels que les salles des fêtes, les places publiques et les terrains de sport, etc. Ils sont souvent organisés par des associations locales. Les danses traditionnelles y régnaient aux débuts, comme la bourrée auvergnate au son de la cabrette ou la gavotte bretonne au son du biniou, voire même diverses danses sur des mélodies a capella des chanteurs de villages. Les occasions de faire la fête et de danser offraient une soupape aux travailleurs harassés par le travail quotidien dans les champs, dans les mines ou à l’usine. Ils pouvaient ainsi se retrouver entre amis, faire des connaissance et danser dans une ambiance détendue, vêtus de leurs plus beaux habits. Et cela pouvait durer jusqu’au bout de la nuit. Ainsi, des couples de tous âges dansent sur une variété de musiques, des plus traditionnelles aux plus modernes. Les bals populaires sont aussi un moyen de rassembler les communautés locales et de renforcer les liens sociaux. C’est au bal populaire que se sont faites de nombreuses rencontres alors que dans la « vie de tous les jours » les gens se voyaient de loin. Mais cela ne se faisait pas toujours sans mal. Si les hommes étaient libres d’y participer sans restriction, les femmes de la fin du XIXe siècle avaient systématiquement un chaperon plus âgé, sans compter que certaines manifestations étaient organisées sous la houlette du clergé bien-pensant qui n’a pas apprécié l’arrivée des danses dites « modernes » comme la valse ou la polka avec leur position de couple rapprochée.
Revenons à ces fameux bals du 14 juillet du début du XXe siècle… Malgré les réticences du clergé, ce jour devient un jour férié dans tout le pays. Ce début de XXe siècle est appelé « La belle époque »,
les lieux se créent autour de la fête à Paris et portent l’appellation de « bal » : bal du Moulin Rouge, bal du Moulin de la Galette, Bal Tabarin… L’entrée coûtait un franc à l’époque ! Les jambes se dévoilent petit à petit et offusquent les « Père Lapudeur » de l’époque à l’instar du clergé des années auparavant. À l’opposé, certains bals comme celui des Barrières est fréquenté par les Apaches avec leur foulard, leur casquette et leur manières pour le moins directes. On y danse la valse, la scottiche, la mazurka et, bien sûr, la danse des Apaches (voir l’article à ce sujet sur ce blog).
Dans certains quartiers parisiens, on retrouve différentes communautés venues chercher du travail à la Capitale : en premier lieu les Auvergnats avec leur cabrette, mais aussi les Italiens avec leur accordéon… Et voilà que naît le style de musique dit « musette » et la danse qui va avec, à l’opposé du tango fustigé par l’Église et réservé aux quartiers bourgeois. À l’orée de la 1ère Guerre mondiale, tout le monde danse à l’unisson dans les rues à l’occasion des bals organisés dans un état d’esprit insouciant.
Si la guerre désorganise les festivités dansantes, il n’en demeure pas moins que l’on danse toujours et parfois entre personnes du même sexe sans ambiguïté. Le Américains débarquent et apportent avec eux le jazz . Le 14 juillet 1919 est marqué par un défilé fêtant la fin de la guerre et accompagné par un bal populaire ouvert à tous. Il y a fort à parier que les personnes venues danser sont plutôt là pour décompresser que pour célébrer le pays. Dans la rue se côtoient la valse musette et le tango mondain au son de l’accordéon chromatique, instrument roi des bals populaires à partir de ce moment-là. À lui seul un accordéoniste est en mesure de transformer n’importe que lieu en bal musette et, par conséquent, les lieux à danser se multiplient. Les Français se libèrent de toutes ces années noires grâce au bal afin de pouvoir renaître… d’autant plus que la journée de travail passe de 60 à 48 heures sur 6 jours cette année-là. La java s’ajoute peu à peu à la liste des danses avec le boléro et le paso doble, permettant à certains de s’encanailler au bal musette. Pendant ce temps, pendant l’entre-deux-guerres, les classes mondaines préfèrent le jazz et dansent le foxtrot, le charleston, le black bottom ou le shimmy et investissent de nouveaux lieux appelés « dancings ». Les tenues féminines se raccourcissent encore pour permettre de mieux effectuer ces mouvements dynamiques venus d’Amérique. Dans ces années-là, la norme était qu’une jeune homme ou une jeune femme de 18 ou 19 ans sache danser pour pouvoir aller au bal.
Au début des années 1930, près d’un Français sur deux dispose d’une radio TSF. La musique pour danser devient donc accessible à toutes les classes sociales à domicile sans attendre une quelconque occasion. Cela n’empêche pas les Français de se rassembler dans les guinguettes des bords de Marne par exemple (Le Grand Cavana, chez Gégène, etc.), des lieux où se retrouvent des gens de toutes les origines. À Montmartre, le premier bal des pompiers est créé dans la caserne. Puis, les grèves ouvrières de 1936 servent de prétexte à l’organisation de bals quotidiens lors de l’occupation des usines qui conduira à la semaine de 40 heures et aux congés payés, avec par conséquent toujours plus de temps libre pour danser.
En 1939, la Seconde guerre mondiale éclate. Le Maréchal Pétain prône la « France d’avant » et ferme tous les bals et dancing par décret en mai 1940. Bien sûr, l’interdiction n’est pas suivie à la lettre dans les campagnes où des bals sont organisés dans les fermes isolées ou l’arrière salle des bistrots aux fenêtres calfeutrées. Le peuple a besoin de se changer les idées et de danser dans ces bals clandestins où l’accordéon fournit l’ambiance musicale. Dans les villes, occupées par l’armée allemande, c’est plus compliqué mais quelques irréductibles appelés les Zazous (voir l’article sur le sujet dans ce blog) continuent de danser en secret sur les musiques américaines en signe de rébellion.
Après le débarquement américain de juin 44 qui marque le retour de la paix en France, le général De Gaulle réinstaure le bal républicain du 14 juillet et les autres bals renaissent comme les bals des pompiers dans diverses villes ou le Balajo à Paris. En parallèle, certains suivent les traces des Zazous et vont danser le be-bop et le swing dans les caves de Saint-Germain-des-Prés. L’après-guerre marque la nouvelle tendance des bals « où l’on veut, quand on veut », sans avoir à attendre un événement particulier (moissons ou 14 juillet par exemple). Les danses latines s’y intègrent progressivement : mambo, cha-cha, etc. Le bal populaire devient mobile, parfois en intérieur, parfois en extérieur, parfois sous tente, organisé par des professionnels. Il restera la première occasion de rencontre jusque dans les années 1970 puisque les jeunes utilisaient le bal comme lieu de rendez-vous. À la fin des années 1950, le rock’n’roll et les danses des yéyés venues des USA (madison, twist, etc.) reportent un franc succès chez les jeunes, boostés par les jukeboxes et les 45 tours, alors que les plus anciens restent attachés aux danses pratiquées jusque là dans les bals. Les discothèques se créent peu à peu pour donner à la jeunesse amatrice de rock’n’roll, de slow et des nouvelles danses un lieu pour danser avec des lumières tamisées et propice aux rencontres.
Les années 1970 marquent l’envie d’un retour à la nature et le renouveau de la musique folklorique et traditionnelle avec les danses associées. Les bals trads fleurissent en parallèle des soirées pop rock psychédéliques en discothèque où l’on se laisse aller. Puis les soirées en discothèque connaissent l’essor de la musique disco et l’âge d’or de ces établissements (plus de 4000 en France à la fin des années 1970). Face à ce raz-de-marée les bals populaires déclinent malgré les efforts et les subventions du gouvernement pour construire des salles des fêtes dans tout le pays. Ceux qui sortent en boîte de nuit se préparent longuement au préalable et on y va de plus en plus pour être vu et éventuellement y faire des rencontres. Même s’il y a beaucoup moins de discothèques de nos jours qu’à l’époque, la tendance continue dans ce sens sachant que les Français sortent moins, au profit d’une soirée Netflix en famille ou entre amis .
On peut à ce point se poser la question suivante : « le bal populaire ne se cantonne-t-il de nos jours qu’au bal du 14 juillet ? ». Il me semble que la réponse est non. On retrouve les marqueurs du bal populaire dans de nombreuses occasions allant des soirées en boîte de nuit aux bals trad en passant par les soirées et festivals rock’n’roll, latino, swing ou encore country. Les gens sont là, venant de tous horizons, pour partager un bon moment, décompresser, danser, se retrouver entre amis et éventuellement faire de nouvelles connaissances. Ainsi s’il ne s’appelle plus « bal populaire » l’événement dansant contemporain en a encore tous les atours.
Malgré les différents points d’arrêt et interdictions dus aux crises traversées par les Français (le choléra en 1883, la 1ère guerre mondiale, la grippe espagnole en 1918, le 2e guerre mondiale et même récemment le Covid en 2020), la danse et les bals populaires ont conservé leur rôle essentiel dans la vie sociale des Français. Le bal populaire contribue indéniablement à la préservation et au développement de la culture française avec un impact positif sur la cohésion sociale. La danse et les bals populaires sous toutes leurs formes sont bien plus qu’un simple divertissement, mais ils sont également un élément vital de la culture et de la vie sociale française.
Cette semaine, je vous présente Josephine Baker, icône des années 1920 qui est devenue la sixième femme à entrer au Panthéon le 30 novembre 2021. Elle était une artiste qui ne faisait pas uniquement de la danse, mais dans cet article nous allons mettre le focus un peu plus sur sa carrière de danseuse puisque c’est la thématique de ce blog.
Même si on l’imagine couramment en train de se déhancher sur scène vêtue d’une simple ceinture de bananes, Josephine Baker est artiste et danseuse de music-hall noire américaine qui incarne malgré tout complètement l’esprit français de son époque. Elle est née à Saint-Louis dans le Missouri, au sud des États-Unis, le 3 juin 1906. C’est une époque où la ségrégation est commune dans le pays où les Noirs traités comme des sous-hommes. Sa jeunesse s’est passée dans la misère et à 11 ans elle voit l’attaque de son quartier par des blancs durant laquelle de nombreuses personnes sont assassinées. Très tôt, elle se passionne de chant et de danse.
À 13 ans déjà, elle intègre une troupe itinérante qui se produit à New York. Elle veut devenir danseuse de cabaret, mais on dit d’elle qu’elle est trop petite, trop maigre, trop noire, mais elle persiste !
Elle se fait embaucher dans un cabaret de Harlem comme habilleuse
quelques semaines après son arrivée à New York. Un jour, une danseuse fait défaut et Josephine se porte volontaire pour la remplacer au pied levé. Le public est séduit par son style dynamique, humoristique et original.
Après une représentation, une certaine Caroline Dudley vient la voir. C’est une productrice française qui cherche à monter une revue noire à Paris. Josephine accepte sa proposition et, le 15 septembre 1925, à l’âge de 19 ans, elle embarque pour Paris. Elle découvre la France, un pays qui ne pratique pas la ségrégation, et elle s’y sent libre. Son spectacle, créé par treize danseurs et douze musiciens dont Sidney Bechet, la « Revue Nègre » connaît une grand succès rapide. Elle s’y produit les seins nus (ce qui lui a été fortement suggéré pour faire davantage « nègre »/sauvage africaine…), ce qui est nouveau à l’époque, et danse dans un décor de savane au rythme des tambours. En réalité, le spectacle se moque de l’attitude des blancs dans les colonies.
Je vous propose, à titre d’illustration, un passage de charleston dansé par Josephine Baker en 1925. On y distingue bien tout son style évoqué plus haut.
Passant de danseuse à chanteuse et, plus tard, en passant par actrice (dans, entre autres, un film avec Jean Gabin), elle trace une jolie carrière et devient rapidement l’une des plus grandes stars de music-hall de Paris au même titre que Mistinguett au Moulin Rouge. Elle passe par le Théâtre des Champs Élysées, les Folies Bergère, le Casino de Paris où elle chante sa célèbre chanson « J’ai 2 amours, mon pays et Paris ». C’est l’époque des années 1920, celle des Années folles, l’époque du foxtrot et du charleston. On y fait des bals décadents, des soirées où se mêlent jazz, débauche et exotisme (selon les normes de l’époque) faisant le contraste avec les valeurs rigides d’avant-guerre. Cela va avec une certaine libération des mœurs : les femmes travaillent, fument en public, conduisent des voitures, etc. Les corsets de la Belle Époque disparaissent au profit de robes plus amples et les jupes dévoilent les genoux des jeunes filles.
Cette époque prend fin avec le krach boursier de 1929 et, 10 ans plus tard, éclate la Seconde Guerre mondiale. Paris est menacée par les nazis et leur idéologie raciste et Josephine Baker décide de s’engager dans la résistance pour défendre son pays d’adoption et cette liberté loin de toute ségrégation raciale qui l’avait tant marquée à son arrivée.
Un militaire, le capitaine Abtey, la recrute comme haut correspondant et la charge ainsi de transmettre des documents de manière secrète. Comme Joséphine est célèbre, régulièrement en tournée et se produit auprès des soldats français postés le long de la Ligne Maginot, elle a le profil tout indiqué pour cette activité discrète. Sa notoriété lui permet d’être invitée dans des lieux de pouvoir où elle côtoie les ministres, les diplomates et autres hommes de pouvoir. Cela lui permet de recueillir facilement de nombreuses informations à transmettre à la résistance. Les messages sont copiés sur ses partitions de chant à l’encre invisible. Au-delà de ce rôle de messager, elle cache des résistants chez elle au Château des Milandes dans le Périgord. Elle devient aussi ambassadrice du Général de Gaulle et obtiendra plusieurs décorations : la Croix de Lorraine en or, la Médaille de la Résistance et la Légion d’honneur.
En 1947, elle retourne pour la première fois aux États-Unis depuis la fin de la guerre (elle y était retournée pour une tournée en 1935, les Ziegfeld Follies). La ségrégation est toujours là. Elle refuse alors de se produire dans les établissements qui refusent l’accès aux Noirs, certains changent leurs règles d’autres non.
Dans sa vie, elle aura adopté 12 enfants issus de plusieurs pays. Ils forment sa « tribu arc-en-ciel », illustrant le fait qu’il n’y ait qu’une seule race : la race humaine. Mais les temps sont durs avec toutes ces bouches à nourrir. Faute d’argent elle est expulsée de sa propriété. Elle est aidée par plusieurs célébrités dont Brigitte Bardot et Grâce de Monaco. Elle finira par emménager à Monaco avec sa tribu. Pour rembourser ses dettes, Joséphine remonte une dernière fois sur scène à Bobino à l’âge de 68 ans, marquant aussi ses 50 ans de carrière. Malgré le succès, elle décède au bout de la 14e représentation le 12 avril 1975.
En novembre 2021, elle devient la sixième femme à entrer au Panthéon en guise de reconnaissance nationale aux côtés de Jean Jaurès, P. et M. Curie, Simone Veil ou Jean Moulin.
Suivant la présentation de la nouvelle saison (11ème déjà !) de l’émission « Danse avec les stars » (DALS 2021) démarrant le 17 septembre 2021 sur TF1 à 21h05, cet article me permet de passer en revue chaque émission et de vous livrer mon ressenti de professionnel de la danse. Plutôt que de créer un nouvel article chaque semaine, je mets à jour et complète cet article de blog au fil des semaines et il vous suffit donc de revenir en consulter la fin pour avoir chaque suite ! Dans chaque section qui suit, je commente l’une des émissions de la saison qui est marquée par plusieurs changements notables dans la « mécanique » de fonctionnement par rapport aux années passées (plus de note technique, buzzer, etc.).
Pour avoir une présentation complète et une vue générale sur la saison 2021 de Danse avec les stars, vous pouvez consulter l’article suivant sur ce blog :
Voici donc comment j’ai vu les différentes émissions de cette saison 11 de Danse avec les Stars (cliquez ci-dessous sur le titre correspondant pour aller directement au paragraphe concernant l’une des émissions) :
Ça y est la nouvelle saison de Danse avec les Stars a démarré. Nouvelle formule, nouvelles règles et nouveau décor tout en LEDs. Les membres du jury ont chacun leur fauteuil bleu (le rouge était déjà pris par The Voice…) et des écrans géants affichent les notes derrière chaque membre du jury. Je vous résume tout ça rapidement avant de vous donner mon sentiment général à propos de ce démarrage.
Cette fois, 6 couples seulement ont concouru :
1- Lucie Lucas et Anthony Colette sur un tango argentin : un tango qui n’a d’Argentin que quelques ochos et ganchos, mais pour une première émission c’est déjà pas mal, on est habitués au fait que ce soit l’aspect spectaculaire qui prime sur la technique et ça fait partie du jeu dans ce type d’émission. Lucie s’en tire plutôt bien, mais pas au point de justifier le buzz et le 8 donnés par Chris Marques qui a visiblement voulu marquer le coup avec ce premier buzz de la nouvelle formule et une note qui ne correspond pas à ses habitudes de sévérité.
2- Wejdene et Samuel Texier sur une samba : à trop vouloir se prendre pour Beyoncé, Wejdene oublie qu’il faut beaucoup de travail pour atteindre le niveau en danse de la star américaine et qu’on n’apprend pas à danser en quelques heures, aussi intenses soient-elles. Le haut du corps est élégant (malgré les recoiffages multiples), mais les jambes manquent de tonicité et elle chante les paroles au lieu de se concentrer sur ses mouvements… Elle a déclaré qu’elle pensait avoir suffisamment travaillé pour obtenir les 4 buzz d’immunité, le pensait-elle vraiment ou était-ce de l’humour ?
3- Jean-Baptiste Maunier et Inès Vandamme sur un mélange de danse contemporaine et de tango : pourquoi mélanger deux styles de danse ? N’y a-t-il pas assez de pas dans le tango seul ? Était-ce plutôt pour faciliter la gestion de la grande différence de taille entre les partenaires et favoriser leur passage à la seconde manche ? Néanmoins, j’ai trouvé que Jean-Baptiste s’en est bien tiré, il a réussi à atténuer ce handicap de taille par rapport à sa partenaire.
4- Lââm et Maxime Dereymez sur un quickstep : admettons l’usage de la perruque longue et rose, mais il aurait fallu attacher les cheveux pour mettre davantage en valeur une silhouette un peu ronde. Côté danse, malgré sa bonne volonté, Lââm s’est bien plantée et Maxime Dereymez faisait la gueule sachant qu’il n’irait de toute façon pas loin dans la compétition avec sa partenaire. Rien de séduisant donc, leur élimination était méritée par rapport aux autres couples, même si la bonne humeur de Lââm n’aurait pas fait de mal pour la suite à l’ambiance générale un peu sérieuse de ce début de saison.
5- Bilal Hassani et Jordan Mouillerac sur une danse contemporaine : la grande surprise de l’émission. Pas vraiment du fait que deux hommes dansent ensemble (ça se fait déjà dans les soirées d’école de danse et les spectacles malgré le fait que ce couple homme-homme soit particulièrement relevé par le jury), c’est plutôt que Bilal ait fait une excellente prestation avec Jordan. Dans la chorégraphie, on n’a pas échappé à la course ou au porté avec les pieds qui pédalent (ça fait très « danse contemporaine », semble-t-il…), mais ce pas de deux de danse contemporaine qui amène le jury à donner les 4 buzz d’immunité. C’est bien mérité, mais j’aurais bien voulu voir ce que donnait le cha-cha de Bilal dans la robe à franges roses qu’il avait prévu de porter. À noter que l’édition américaine de Danse avec les Stars, « Dancing With The Stars » aura elle-aussi son couple d’hommes pour la première fois de son histoire cette saison (qui démarre le lundi 20 septembre et que je vais suivre en parallèle à notre édition française).
6- Moussa Niang et Coralie Licata sur un paso doble : trop musclé et trop raide (et trop dévêtu aussi, mais c’est la production qui décide de mettre des pectoraux à l’écran pour faire de l’audience depuis des années…), Moussa a du mal à gérer son grand gabarit. Et puis les pas, trop simples, de ce paso doble ne lui permettent pas de sortir de l’ordinaire (mais le peut-il de toute façon dans cet exercice de danse à deux ?).
À la suite de la première manche où Lââm est en danger, c’est Moussa et Wejdene qui la rejoignent logiquement après une seconde manche où les 4 meilleurs couples (sauf Bilal qui est immunisé) font une séquence de pas imposée. Dernière partie : le face-à-face… à-face entre les 3 derniers couples (Lââm, Moussa et Wejdene), à l’issue duquel Lââm et son danseur Maxime sont définitivement éliminés.
D’une manière générale, je trouve qu’on a perdu une bonne partie du charme de cette émission dans la nouvelle formule. Tout est plus froid, plus mécanique, plus technologique : tout l’inverse de ce qu’est la danse en couple… Comme je vous le disais dans l’article de présentation générale de l’émission, le fait d’éliminer un couple alors qu’on n’a même pas vu concourir l’intégralité des candidats n’est pas équitable. Il y aura peut-être pire que Lââm lors de la seconde émission. Le principe original de n’éliminer personne à la première émission était beaucoup mieux. Bien sûr, dans deux semaines, il y aura la réunification à la Koh Lanta et on retrouvera tout le monde dans la même émission, mais pourquoi compliquer comme cela ?
Par ailleurs, je m’interroge sur l’identité du génie de la langue qui a dit que les sièges (façon metteur en scène) où les candidats les moins bons du classement s’assoient devaient s’appeler « une hot seat ». On peut traduire cela par « un siège chaud », dans le sens de siège éjectable… Cela devrait donc être du masculin et, comme il y en a deux, ce devrait être du pluriel (sic !). Camille Combal, rasé de près pour ce début de saison, essaie de mettre un peu de fantaisie dans ce programme, mais il lui faudra passer la vitesse supérieure pour compenser les manques de la nouvelle formule. Au niveau du jury, on a ainsi perdu le grain de folie qui présidait dans les années précédentes. D’un côté, il y a Jean-Paul Gaultier, habillé comme un peintre en bâtiment, qui trouve tout bien et beau et Chris Marques, veste sobre et marinière, qui est devenu consensuel ou fait des phrases incompréhensibles ; d’un autre côté, on a Denitsa Ikonomova qui pointe du doigt avec justesse et empathie des détails techniques et François Alu qui n’hésite pas à montrer et conseiller raisonnablement les candidats.
Et puis, il y a l’After (renommé le Débrief) juste après les résultats, présenté par Karine Ferri, où l’on se croirait devant un journal télévisé et où l’ennui se fait sentir parmi des discussions trop sérieuses et sans relief. Où sont les effusions, les signes de camaraderie et les rires des saisons précédentes dans la « Red Room » ?
Voilà donc un résumé un peu long pour cette première émission de reprise avec le nouveau concept et un sentiment mitigé : d’un côté je suis content que cela recommence et qu’on parle de danse à la télévision, d’un autre côté je suis déçu par la nouvelle formule qui me semble avoir perdu ce petit quelque chose de spontané et imprévu (les scènes de joie ou les blagues de la Red Room avaient leur charme) qui participait à son charme. Alors on peut dire que c’est un dispositif mis en place à cause du Covid mais, sérieusement, peut-on penser que les membres du jury ou les danseurs ne se fréquentent pas, ne mangent pas ensemble ou ne se touchent pas (surtout en dansant) en dehors de l’écran ? Espérons que la barre se redressera dans les émissions des semaines à venir…
[S11E02] Émission du 24 septembre 2021
La seconde émission de la saison, enregistrée dans la semaine, nous permet de découvrir les 7 derniers couples candidats de Danse avec les Stars. Comme je l’ai dit pour la première, il est dommage de ne pas pouvoir comparer tous les candidats dans une même émission dès le démarrage. Lâäm aurait-elle été éliminée si l’on avait vu les prestations des couples de ce soir ? Le nouveau principe est toujours le même, inspiré par des éléments de The Voice, Koh Lanta et de la Nouvelle star.
On commence cette émission avec un Camille Combal qui a retrouvé du punch et sa barbe de 3 jours par rapport à la semaine passée. Les 7 couples passent à la suite sur leur chorégraphie de la semaine :
1- Aurélie Pons et Adrien Caby sur un tango argentin : un passage correct pour démarrer avec un grand nombre de ganchos embellis par les grandes jambes d’Aurélie. Une chute en fin de chorégraphie, mais ça arrive en spectacle (surtout avec des lumières fortes, des ombres dans tous les sens et peut-être ici un accessoire glissant), je ne pense pas qu’il faille lui en tenir rigueur pour cette première émission.
2- Tayc et Fauve Hautot sur une samba : très bonne prestation qui justifie les 4 buzz. Tayc est à l’aise et souriant, il fait des pas de samba tirant sur le style afro (ça passera pour cette fois), mais on voit qu’il sait déjà danser et il le montre dans son style de prédilection afro/hip-hop/krump (où le rejoint sa partenaire de temps en temps) alternant avec les pas de samba.
3- Vaimalama Chaves et Christian Millette sur un cha-cha-cha : je qualifierais ce passage de mignon, mais le manque de hanches et de contraste dans la vitesse des mouvements donne à la danse de la Miss un aspect un peu plat et mou. Ce genre de choses peut se corriger avec le temps, mais les saisons passées ont montré que les Miss France et les mannequins sont rarement toniques dans cet exercice.
4- Gérémy Crédeville et Candice Pascal sur une valse : une danse honorable pour Gérémy qui reste raide (une difficulté souvent à surmonter par les grands gabarits) et très appliqué. La connexion manquait parfois entre les partenaires, mais ce n’est que le premier passage dont l’aspect visuel de la valse en rotation a bien été aidé par une caméra qui virevoltait beaucoup autour du couple.
5- Dita von Teese et Christophe Licata sur un tango argentin : une bonne prestation, l’Américaine est mise en valeur par les éclairages et la chorégraphie, elle danse avec sensualité et des mouvements plutôt précis (elle enlève ses gants de manière très naturelle et ce n’est pas simple à faire en dansant) et contrastés, provoquant le buzz des 4 juges. Je trouve juste que l’association de Dita avec Christophe n’est visuellement pas l’idéal, même si ça fonctionne au niveau technique : j’ai l’impression que la bonhomie du danseur s’accorde difficilement avec l’image sulfureuse de la star.
6- Michou et Elsa Bois sur un foxtrot : il faut avouer que Michou est très spontané avec ses faux airs de Candeloro. Dansant sur une musique pas évidente pour un foxtrot, il est souriant et se laisse volontiers guider par sa partenaire (alors que cela devrait être l’inverse). Globalement, Michou s’en sort mieux que je ne l’avais imaginé de prime abord, malgré quelques raideurs, et son jeune âge devrait lui permettre de bien progresser par la suite.
7- Lola Dubini et Joël Luzolo sur un cha-cha-cha : gros déséquilibre dans ce partenariat, car Lola est littéralement éclipsée par son danseur qui compense son manque de technique manifeste en danses latines par une profusion de grands mouvements. Au premier visionnage de l’émission (oui, je regarde tout deux fois pour bien rédiger cet article…), mon regard n’était attiré que par le danseur pro qui ne laissait aucune place visuelle à la danseuse malgré les efforts et le gabarit de cette dernière.
Pour cette seconde émission, les juges n’ont pas changé leur manière de faire : d’un côté, il y a Jean-Paul Gaultier, cette fois habillé en combinaison de plombier, qui trouve tout bien et beau et Chris Marques, costume fuchsia, qui reste consensuel (sauf envers sa copine Lola Dubini…) et dit des choses dont on ne comprend pas toujours le sens ou l’utilité ; d’un autre côté, on a Denitsa Ikonomova qui n’hésite pas à contredire Chris (avec justesse) et fait la démonstration (s’il en était encore besoin) de ce qu’elle avance et François Alu qui, d’un ton toujours posé, donne clairement son point de vue technique et esthétique de danseur professionnel aguerri.
Au bout de cette première manche, Vaimalama et Michou sont à égalité et, comme il semble qu’une règle impose un seul couple en Hot Seat alors qu’on peut en avoir plusieurs immunisés par les buzz, c’est Chris Marques à lui tout seul (à quoi servent les autres juges alors ?) qui décide qui doit danser et qui reste (ou va) en Hot Seat. Il décide que c’est Vaimalama qui reste assise. Peut-être ne faut-il pas mettre trop tôt en danger un Michou aux 6 millions de followers sur les réseaux sociaux et le potentiel d’audience de l’émission du même coup ? Du coup, je me pose aussi la question de qui est avantagée par ce choix : est-ce le couple en Hot Seat, qui ne dansera qu’au face-à-face et ne prend pas de risque en attendant ; ou les autres candidats qui doivent prendre le risque de danser une première fois en seconde manche (et se fatiguent un peu plus de ce fait), puis encore une fois pour la troisième manche du face-à-face ?
La seconde partie de l’émission, « La suite », commence alors qu’on ne sait toujours pas qui a été éliminé. Je trouve étrange cette découpe du programme, même si elle n’est pas nouvelle, d’autant plus qu’on trouve dans cette partie le face-à-face accompagné des résultats finaux, ainsi que le débrief plus détendu qui n’a rien à voir avec la compétition en elle-même.
Quatre couples participent à la deuxième manche d’élimination sur un paso doble et avec une figure imposée nommée la vrille entrelacée. Les quatre derniers couples du classement en dehors de celui en Hot Seat s’affrontent : Aurélie, Gérémy, Michou et Lola. Gérémy et Michou obtiennent suffisamment de points pour être sauvés.
Comme pour la première partie, voici à présent le face-à-face… à face où s’affrontent Lola Dubini, Vaimalama Chavez et Aurélie Pons de nouveau sur un paso doble. Vaimalama et Christian placent la vrille entrelacée, montrant qu’ils la maîtrisent même s’ils n’ont pas pu faire la manche précédente. Lola Dubini est finalement éliminée. Ce résultat me semble justifié, mais n’est pas que de la faute de Lola.
Cette semaine, il semble que la production ait pris conscience de quelques-uns des défauts évoqués dans mon retour sur la première émission (lire plus haut), en particulier sur le débrief de 40 minutes avec Karine Ferri : ajout d’une rubrique de bêtisier nommée « Flash Dance » et surtout ajout de faux applaudissements pour donner une ambiance sonore et ponctuer les séquences. Il ne manquerait plus que les faux rires des sitcoms pour mettre la cerise sur le gâteau… En dehors de cela, on a toujours une Karine Ferri qui fait la maîtresse d’école, son stylo à la main. C’est mieux, mais on s’ennuie encore un peu…
Rendez-vous pour la troisième émission, celle de la réunification des groupes de candidats !
[S11E03] Émission du 1er octobre 2021
Pour cette troisième émission de la saison, je vais essayer d’être plus concis. Cette fois, Danse avec les Stars retrouve le direct et on a enfin tous les candidats dans une même émission. Autre fait à noter : le buzz du jury a disparu. Pour le reste, la mécanique est similaire aux deux premières émissions (Hot Seat, face-à-face, etc.).
L’émission démarre sur une introduction présentant les candidats et le jury. On remarque que seuls François Alu et Denitsa Ikonomova esquissent des pas de danse, contrairement à Jean-Paul Gaultier dans sa combinaison de marin-pêcheur (on pouvait s’en douter) et Chris Marques dans son costume vert pastel (on espère toujours le voir faire un effort en dansant comme les autres danseurs du jury…).
Les 11 couples restant en compétition proposent leur danse de la semaine. Sur le papier, les candidats du 1er prime sont avantagés puisqu’ils ont eu davantage de temps pour se consacrer à la préparation de cette émission de la réunification.
1- Lucie et Anthony sur une valse 2- Tayc et Fauve sur une rumba 3- Vaimalama et Christian sur une rumba 4- Jean-Baptiste et Inès sur une valse 5- Dita et Christophe sur un cha-cha 6- Michou et Elsa sur un jive 7- Wejdene et Samuel sur un american smooth 8- Bilal et Jordan sur un jive 9- Aurélie et Adrien sur une rumba 10- Gérémy et Candice sur un tango 11- Moussa et Coralie sur un cha-cha
Cette fois, je regroupe mes ressentis. Les bonnes surprises : le cha-cha de Dita, le jive de Michou, la valse de Wejdene (lisez la suite sur le terme « american smooth ») et le jive de Bilal. Les mauvaises surprises : le cha-cha de Moussa, la rumba de Tayc.
Quelques mots simples sur les bonnes prestations : Dita nous montre une très jolie action des jambes (et des pieds) et on sent que ses années de danse classique portent leurs fruits sur son maintien naturel ; même si on sent qu’il n’est pas tout à fait à l’aise derrière son sourire, Michou fait une bonne prestation de jive avec de l’énergie et je crois que ce style de danse convient bien au couple ; Wejdene fait une valse classe (qui lui convient manifestement mieux qu’une danse latine) mise en valeur par une jolie tenue et des portés réussis ; Bilal casse la baraque avec son jive dynamique où il sait manier les contrastes.
Est-ce que l’american smooth est une danse ? La réponse est : non ! C’est une catégorie de danses (valse lente, valse viennoise, tango et foxtrot) avec un style et des règles spécifiques pour les compétitions américaines. Ce qu’a dansé le couple Wejdene et Samuel était en réalité une valse viennoise « à l’américaine » dont le principe ne différait pas de celle dansée par Jean-Baptiste et Inès. Alors pourquoi ne pas appeler ce passage « valse » tout simplement ? Juste parce que ça fait mieux d’utiliser des termes que le grand public ne comprend pas probablement…
Autre objet de discussion dans cette émission : la rumba à l’afro-hip-hop de Tayc. Chris Marques soulève le fait que Tayc danse trop dans son propre style (sa zone de confort qui donne un résultat visuellement bon) et ne s’adapte pas assez au style imposé par la danse qu’il doit présenter. En réalité, une autre rumba de l’émission est aussi discutable : celle de Vaimalama qui comporte 3 pas de rumba, le reste étant composé de portés et mouvements libres (style danse contemporaine). Malgré des inévitables portés et quelques déplacements simples, la rumba d’Aurélie est restée davantage dans le registre naturel de la danse latine (point relevé par Denitsa d’ailleurs).
Toujours cet étrange changement d’émission en plein milieu (entre « le prime » et « la suite »), ici entre le passage de Bilal et celui d’Aurélie. À la fin de la série de danses des couples, Bilal est premier, sélectionné d’office pour l’émission suivante, et Jean-Baptiste est dernier, en Hot Seat, et ne participera donc qu’aux face-à-face de la fin de l’émission. Les neuf couples entre la position 2 et 10 font l’épreuve du quickstep avec la figure imposée du triple saut.
Les deux derniers dans le classement de la figure imposée, Moussa et Vaimalama, rejoignent Jean-Baptiste pour le face-à face… à face. Jean-Baptiste est sauvé par le public, Vaimalama est sauvée par le jury. Moussa est donc éliminé à l’issue de ce troisième épisode. Encore une fois, je suis d’accord avec cette élimination. J’avais d’ailleurs émis des doutes dès le premier prime sur la capacité de Moussa à progresser dans le temps de l’émission malgré les efforts de sa partenaire Coralie.
Karine Ferry étant malade, c’est Camille Combal qui assure l’animation du debrief qui ne dure que 15 minutes et se déroule sur la piste de danse, dans le décor de la compétition. Est-ce la durée limitée, l’animation ou la disposition moins statique, en tout cas je ne me suis pas ennuyé cette fois et j’ai davantage retrouvé l’ambiance de camaraderie d’après compétition que les amateurs de l’émission aimaient dans l’ancienne formule. C’était même un peu trop court…
Rendez-vous pour le bilan de la quatrième émission où je ne pourrai probablement pas m’empêcher de râler contre les règles du jeu qui vont changer de nouveau… mais vous avez remarqué, j’espère, que je sais aussi dire des choses sympas 🙂
[S11E04] Émission du 8 octobre 2021
Pour cette quatrième émission, troisième changement de formule de la saison. Décidément, la production de Danse avec les Stars est tellement peu sûre du concept original qu’il faut de nouveau changer le principe en s’inspirant d’une autre émission de la chaîne. Cette fois, les couples de danseurs sont associés deux à deux dans un duel (à la manière de The Voice) dont le perdant va en Hot Seat (qui cette fois est en 5 exemplaires doubles) puis passe en phase éliminatoire (face-à-face). Les couples mis en présence dans chaque duel sont sélectionnés en fonction de leur classement de la semaine précédente (1er contre le 2e, 3e contre le 4e, etc.).
Tayc et Fauve sur un american smooth / Lucie et Anthony sur une samba
Vaimalama et Christian sur un quickstep / Jean-Baptiste et Inès sur un cha-cha
Aurélie et Adrien sur un jive / Michou et Elsa sur un quickstep
Dita et Christophe sur une rumba / Bilal et Jordan sur un tango
Gérémy et Candice sur une rumba / Wejdene et Samuel sur un tango argentin
Ce principe donne un peu plus de possibilité de renversement dans le classement, mais les duels Tayc/Lucie et Aurélie/Michou me semblent vraiment déséquilibrés avec leur issue plus que prévisible.
Tayc : je suis un peu mitigé sur ce passage qui mélange trop de choses et ne permet pas de voir de réels progrès. Je ne reviens pas sur la notion d’american smooth… Cette fois plusieurs danses sont mélangées et des pas de valse sur une musique en 4 temps ce n’est pas top… Fauve danse à plat en chaussures vernies noires avec une robe longue dorée : un mélange pas très classe. Lucie : danse difficilement sa samba. Une chorégraphie avec trop de pauses, les hanches ne sont pas assez dissociées par rapport au haut du corps et sont même parfois fixes.
Pour cette quatrième émission, Jean-Paul Gaultier est enfin habillé pour la circonstance. Il aime toujours tout et trouve cela très beau : je relève un nombre impressionnant de « et tout » pour finir une phrase où il ne sait que dire. Ses bafouillages trop nombreux regroupés dans le bêtisier final sur le nom de Vaimalama montrent le peu de considération qu’il porte aux candidats. De son côté, Vaimalama s’en sort plutôt bien, mieux que dans les émissions précédentes, même s’il y a toujours un manque d’explosivité dans ses mouvements (et non de violence comme dit Chris Marques). Jean-Baptiste fait de trop grands pas, sa chorégraphie comporte beaucoup de marche ou positions, mais il est plus détendu du haut du corps qu’en début de saison.
Aurélie fait des faux pas, manque de précision, de force. Je ne comprends pas l’utilité de l’enlèvement du t-shirt de son partenaire Adrien en dehors de montrer des muscles et gagner du temps… Ses mouvements de hanche sont inexistants, et impliquent un manque de puissance sur son jive. Michou s’en sort bien encore une fois, il est heureux de danser. C’est encore Elsa qui le guide régulièrement, mais de moins en moins par rapport aux prestations passées.
Dita est toujours élégante et sa chorégraphie comporte de jolis portés réussis en équilibre. Bilal fait une danse propre, puissante, avec des expressions parfois exagérées. Je m’interroge sur le choix de la chanson « 3e sexe » : OK ce sont 2 garçons qui dansent ensemble, on a compris, pas la peine d’en rajouter en permanence sur ce sujet.
À ce moment de la soirée, c’est l’habituel changement d’émission (on passe à « La suite ») avant même les résultats du duel en cours et le dernier duel. Pourquoi placer le générique à ce moment ? Mystère toujours non résolu.
Gérémy fait beaucoup mieux que précédemment et nous offre une interprétation remarquable et remarquée (c’est la bonne surprise de l’émission) malgré une technique encore limite et un torse nu qui n’apporte rien à la danse. Son tronc est raide, et la gestion de ses bras est en amélioration. Enfin, Wejdene ne parvient pas gainer ce qui lui donne un maintien difficile dans les postions, je ne ressens pas de complicité entre elle et son partenaire, sa chorégraphie comporte de trop nombreuses pauses ou temps morts et peu de pas techniques.
À l’issue des duels, c’est le face-à-face… à-face-à-face-à-face sur un cha-cha. – Lucie ne fait pas réellement grand chose de technique et ne met pas le poids du corps sur les cuban breaks ; – Jean-Baptiste fait de beaucoup trop grands pas ; – Aurélie fait un passage correct mais manque de hanches ; – Bilal égal à lui-même fait un bon passage : malgré sa tenue féminine et ses talons, je repère des mouvements et grands pas marchés faits avec la puissance d’un garçon ; – Wejdene danse des pas faciles et propose peu de choses dans son passage.
Au final, Bilal et Aurélie sont sauvés par le public et Jean-Baptiste est éliminé la les juges.
Cette semaine encore, Karine Ferry est malade et le debrief est animé par Camille Combal. Il dure 30 minutes, cette fois, avec plusieurs rubriques backstage, bêtisier et répétitions. Cette dernière partie se déroule sur le parquet avec les 3 meilleurs couples de la 1re manche et le jury puis dans les coulisses avec tout le monde, un retour un peu à la manière des saisons précédentes.
[S11E05] Émission du 15 octobre 2021
Nouvelle séquence d’introduction de l’émission avec des acrobaties de François Alu, des pas rapides de Denitsa Ikonomova et toujours aucun effort de Chris Marques qui ne doit plus savoir danser. Ah oui, et j’oubliais Jean-Paul Gaultier qui a… euh… marché gaiement déguisé en manchot à côté de Chris Marques.
Cette semaine les règles changent encore ! Les buzzers refont leur apparition, mais leur action est négative à la manière de l’émission « Incroyable Talent » : si au moins 2 juges actionnent leur buzzer, le candidat va directement en Hot Seat sans obtenir de note. Je m’interroge de nouveau sur la raison d’un changement de règle chaque semaine… Envie d’avoir plus facilement la main sur le classement et garder un maximum d’audimat ? Probable.
Tayc et Fauve sur une danse contemporaine : un style déjanté qui favorise Tayc, mais une chorégraphie réussie même si surjouée.
Vaimalama et Christian sur un tango argentin : une agréable chorégraphie pour Vaimalama qui a du mal à aller jusqu’au bout de ses extensions de jambes, mais qui joue bien dans les attitudes.
Michou et Elsa sur un cha-cha : la mauvaise surprise de la soirée, le cha-cha est ses déhanchés ne sont vraiment pas la tasse de Michou
Lucie et Anthony sur une rumba : qui en réalité comporte beaucoup de passages libres/contemporains, mais Lucie s’en sort bien
Aurélie et Adrien sur un paso doble : la bonne surprise de la soirée sur ce paso enragé et réussi
Dita et Christophe sur un jazz Broadway : s’il faut faire trois mouvements inspirés de Bob Fosse pour faire une chorégraphie Broadway, c’est bien dénaturer le travail des chorégraphes de jazz spécialistes de ce style… Trop d’attitudes et de portés, pas assez de danse dans cette chorégraphie où l’on ne voit pas progresser Dita.
Wejdene et Samuel sur un quickstep : une autre bonne surprise de cette soirée où Wejdene semble à l’aise dans les danses standards
Bilal et Jordan sur un american smooth : une danse qui mélange plein de choses dont du foxtrot, de la valse, de la danse contemporaine, etc. Ce mélange fonctionne bien encore une fois avec le duo Bilal/Jordan.
Gérémy et Candice sur un cha-cha : pas meilleur que celui de Michou, imprécis (de nombreux rattrapages de prises de main) et un travail des pieds inexistant. Il semble que Gérémy ait pris trop de confiance suite à sa bonne prestation de la semaine passée.
Au final, Michou, Lucie et Gérémy, qui ont été buzzés, passent en face-à-face sans faire l’étape intermédiaire. Sans surprise, Bilal est premier en nombre de points et est donc immunisé en passant directement à la prochaine émission. Si on compte, cette fois, trois buzzés et donc trois couples en Hot Seat (tiens, il y en a trois cette fois alors qu’il y a quelques jours on chipotait pour en ajouter un second ?).
La seconde manche se fait sur un jive avec une figure imposée : le combiné jive (kicks + chassés + pivots). Tayc, Vaimalama, Aurélie, Dita et Wejdene y participent. Vaimalama est classée dernière de cette épreuve (où aucun couple ne ressort vraiment du lot, même si le fait que Tayc ait fait tomber sa partenaire aurait pu être sanctionné) et va donc rejoindre les trois autres couples en face-à-face. Il y avait déjà trois buzzés et cela aurait été déjà très suffisant pour faire cette épreuve, sinon à quoi servent ces trois buzz ?
Enfin vient le moment du face-à-face… à face à face ! Décidément, ça change toutes les semaines. Une fois ils sont trois, une fois ils sont cinq, puis quatre, mais jamais deux comme le laisserait entendre le nom de l’épreuve. C’est un jive qui réussit à Michou, sauvé par le public. Vaimalama quant à elle est éliminée par le jury qui ne semble pas unanime sur le sujet.
Karine Ferri et son bureau de maîtresse d’école sont de retour cette semaine pour le debrief de 40 minutes incluant des bêtisiers et des extraits de répétitions. C’est l’occasion pour les membres du jury de redire ce qu’ils ont déjà dit dans la première partie. Chris Marques bredouille une explication non convaincante sur le fait d’avoir éliminé Vaimalama et non Gérémy (s’il avait pris en compte la première prestation du jour en plus du face-à-face comme il le dit, c’est Gérémy qui aurait dû être éliminé). Jean-Paul Gaultier est inexistant, ne réagit pas et n’est même pas interrogé par l’animatrice (mais j’ai fait attention lors de mon second visionnage, il était bien présent !).
En conclusion, pour la première fois cette saison, je ne suis pas d’accord avec l’élimination du jour et il semble bien que le jury par l’intermédiaire de Chris Marques n’ait pas été très logique dans ce choix. Par ailleurs, mes commentaires laissent bien apparaître la complexité inutile de la mécanique de sélection (buzz + face-à-face + éliminations par le public, puis par le jury) pour obtenir une saine compétition. Voyons ce que nous réservera la prochaine émission !
[S11E06] Émission du 22 octobre 2021
De nouveau, cette semaine, on change les règles du jeu : plus de buzzers (ils ne seront pas restés longtemps…), les candidats obtenant une note supérieure ou égale à 30 (soit 8, 8, 7 et 7 par exemple) passent directement à l’émission suivante, les autres candidats devront s’affronter en face-à-face. Pour démarrer, tout le monde est en Hot Seat (on se demande pourquoi en dehors d’un effet « dramatique », ils auraient pu démarrer comme d’habitude puisque ce sont les points qui décident de leur sort, mais nos amis producteurs aiment bien embrouiller les choses pour rien) qui comporte 8 places cette semaine.
Pas d’introduction dansée cette fois, mais on aura le droit à une jolie prestation des danseurs professionnels incluant Denitsa lors du temps de vote du public par SMS en fin de première partie.
Aurélie et Adrien sur une valse : une prestation correcte, aidée par les multiples portés. Aurélie continue de progresser. Notons le 5 mis par Jean-Paul Gaultier parce que « la valse c’est peut-être pas son truc »… Je remarque quand-même, pour être positif sur ce membre du jury, que les phrases de ses commentaires sont mieux construites que les semaines passées.
Tayc et Fauve sur un paso doble : un paso doble surjoué où Tayc fait encore de trop nombreux pas de danse afro (et le style qui va avec) sur une musique à 3 temps (on aurait plutôt dû penser à une valse sur celle-ci). Tayc est à l’aise, mais il n’évolue pas.
Lucie et Anthony sur une salsa : trop peu de pas de danse à deux ou même de pas tout simplement pour une salsa rigide sans technique (même le pas de mambo est mal fait). Étonnant qu’un spécialiste comme Chris Marques ait monté sa note jusqu’à 6.
Michou et Elsa sur une rumba : 3 pas de rumba et tout le reste en portés et attitudes masquent difficilement le manque d’aise de Michou sur le déhanché latin.
Dita et Christophe sur un paso doble : encore une prestation correcte pour Dita dont les épaules bougent plus qu’elles ne devraient. Voir ma remarque plus bas concernant la « violence » demandée par Chris Marques à Dita.
Wejdene et Samuel sur une rumba : encore une fois, jolie robe, jolie coiffure pour Wejdene qui fait des mouvements de bras étranges et peu de pas de rumba à la suite d’une mise en scène manquant de danse
Bilal et Jordan sur un quickstep : une chorégraphie correcte pour Bilal et Jordan. La robe jaune de Bilal ne lui va pas (contrairement à celle de la semaine dernière), mais elle convient au thème de la musique.
Gérémy et Candice sur un american smooth : le travail de Gérémy aurait dû être facilité par ce style (qui favorise la danse libre où il avait obtenu de bons résultats par le passé sur une danse contemporaine), mais il ne s’en sort pas bien, trop raide et manquant de connexion avec sa partenaire
Je réagis juste ici sur le mot « violence » qui a été utilisé par Chris Marques après le passage de Dita, mais aussi par d’autres membres du jury lors de la dernière émission, encourageant les candidats à mettre « de la violence dans leur danse ». Je crois qu’il ne faut pas de violence dans la danse : on peut y mettre de l’énergie, de la passion, du dynamisme, de la puissance ou encore du tonus, mais (à moins que ce soit le thème de la chorégraphie et encore !) pas de violence, synonyme de brutalité, agressivité et abus de force (définition du dictionnaire). La violence étant un excès, elle ne doit pas être présente en danse, ni ailleurs.
Bilal, Dita et Tayc étant immunisés avec plus de 30 points obtenus, le face-à-face… à face-à-face à face se fait à cinq couples sur un tango. Les deux plus faibles dans cet exercice sont Lucie et Gérémy, mais il se trouve que le jury décide d’éliminer Wejdene… Je ne sais toujours pas si le jury élimine les candidats en fonction du face-à-face seul, de l’ensemble des prestations de la soirée ou de toutes les prestations faites depuis le début de la saison. J’ai l’impression que ça change selon les semaines, selon leur bon vouloir. Ce serait bien d’énoncer le critère clairement un jour et de s’y tenir. De même, une explication relative aux raisons du choix du jury aurait été bienvenue pour mieux comprendre les éliminations.
Le décor de la dernière partie de l’émission est mis en place pendant qu’elle est initiée par Karine Ferry à côté d’un Chris Marques dont le costume jaune fluo fait mal aux yeux. Je me demande qui est le styliste malvoyant de cette émission. Toujours la même mise en scène et les rubriques humoristiques souvent créées de toutes pièces pendant la semaine sur une durée totale de 30 minutes.
[S11E07] Émission du 29 octobre 2021
Démarrage de l’émission par quelques mouvements de danse des candidats et des juges (sauf Chris Marques et Jean-Paul Gaultier comme d’habitude…). Cette semaine, les règles changent encore, histoire de continuer à embrouiller les téléspectateurs.
Les candidats ont été divisés en deux groupes : les trois premiers de la semaine passée d’un côté et les autres de l’autre. Le dernier du premier groupe et les deux derniers du second groupe en nombre de points iront en face-à-face. On se doute bien qu’au bout du compte celui qui sortira sera l’un des deux du second groupe. Par ailleurs, le public présent pour assister à l’émission a le droit de voter aussi et fera office de cinquième juge. Je reste persuadé que ces changements de règles continuels cette saison ne servent à rien…
Les quatre candidats de la fin du classement commencent l’émission.
Lucie et Anthony sur une danse contemporaine en trio avec Inès Vandamme : peu de mouvements techniques, une partie du temps passée à des passages continuels d’un partenaire à l’autre et une chorégraphie à trois qui ne met pas Lucie sur un même pied d’égalité avec les autres candidats. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Michou et Elsa sur un tango argentin : toujours un peu raide, Michou s’en sort plutôt bien malgré une musique n’inspirant pas un tango.
Aurélie et Adrien sur un quickstep : en dehors des pieds un peu imprécis, Aurélie fait une danse correcte et continue de progresser.
Gérémy et Candice sur une danse contemporaine : chute sur le côté, course, porté avec les pieds qui pédalent, expression hébétée, pieds nus et torse nu, etc. on n’échappe pas à la caricature de la danse contemporaine. Bref, une prestation qui ne m’a pas séduit (contrairement au jury) et qui masque le manque de technique de Gérémy
Tayc et Fauve sur un jive : malgré ses talents manifestes de showman, Tayc manque de précision et j’aurais aimé voir autre chose que des kicks dans ce jive
Dita et Christophe sur un quickstep : il y avait du quickstep, une danse standard qui réussit à Dita, mais aussi du shag, du charleston et du lindy hop mal fait, la danse est agréable à regarder mais il aurait mieux valu rester sur un quickstep de bout en bout et travailler les pieds
Bilal et Jordan sur une rumba : une fois encore, Bilal séduit globalement par cette danse, mais les hanches latines n’y sont pas
Le face-à-face… à face oppose Aurélie, Lucie et Dita sur un cha-cha. Lucie ne fait pas un seul pas de cha-cha contrairement aux autres, Aurélie fait plusieurs pas techniques même si parfois imprécis, Dita fait des mouvements mettant en valeur son jeu de jambes. Aurélie est sauvée par le public, Dita par le jury et c’est donc Lucie qui est éliminée cette semaine et cela me semble justifié parmi ces trois candidats (même si je reste réservé sur le cas de Gérémy qui aurait dû participer au face-à-face si on n’avait pas eu ces nouvelles règles de la semaine…).
Comme d’habitude le debrief de 40 minutes termine l’émission avec sa présentation façon « maîtresse d’école », ses bêtisiers et ses séquences humoristiques.
[S11E08] Émission du 5 novembre 2021
Nouveau changement des règles de l’émission : les candidats vont concourir par binômes. Les 6 couples sont associés en fonction de leur classement de la semaine passée (le premier avec le dernier, le 2e avec l’avant-dernier, etc.).
Les trois derniers du classement iront en face-à-face. Cette semaine, Dita Von Teese a un souci de santé et est dispensée : elle est d’office qualifiée pour la semaine prochaine. Dans le cadre du binôme, c’est le couple Terence Telle (candidat d’une saison passée) et Inès Vandamme qui remplace son duo avec Christophe Licata. Même si on imagine bien la difficulté de proposer un couple remplaçant au pied levé, je pense que Christophe Licata aurait dû en faire partie malgré la défection de sa partenaire afin d’être logique dans l’idée du quatuor.
Aurélie et Adrien sur une danse contemporaine : la danse contemporaine version Danse avec les Stars a généralement l’avantage de mettre en valeur les candidats malgré les éléments caricaturaux récurrents dans chaque chorégraphie (main sur la bouche, air hébété, course à grands pas, etc.), ça fonctionne ici pour Aurélie
Tayc et Fauve sur un quickstep : une danse sympathique dont Tayc suit les codes pour une fois et ça fait du bien
Quatuor / Aurélie, Tayc, Adrien et Fauve sur un paso doble : si on passe sur la musique épique, le spectacle proposé était bien sans être parfait
Gérémy et Candice sur un quickstep : en résumé, peu de connexion et des chassés affreux
Quatuor / Gérémy, Candice, Térence et Inès sur une danse contemporaine : peu de mouvements pour les hommes dans cette chorégraphie qui ne permet par à Gérémy de se démarquer
Michou et Elsa sur un american smooth : une chorégraphie agréable où Michou est bien présent pour sa partenaire et réussit sa prestation
Bilal et Jordan sur un cha-cha-cha : le déhanché latin manque encore à Bilal mais il est toujours au point sur la dynamique et son partenariat avec Jordan
Quatuor / Michou, Bilal, Elsa et Jordan sur un charleston : bon, soyons clairs, il y a autant de charleston dans cette danse que dans les quicksteps qu’on nous propose dans l’émission, ce qui équivaut à presque rien. Néanmoins, j’ai trouvé l’interprétation de la musique intéressante.
Au classement général, Aurélie et Tayc sont premiers et donc immunisés. Gérémy, Michou et Bilal doivent donc s’affronter en face-à-face… à face sur un jive. Sans surprise (Michou et Bilal avaient précédemment été plébiscités pour leurs jives respectifs), c’est Gérémy qui est éliminé, Michou étant sauvé par le public et Bilal par le jury.
Les candidats encore en lice passent en quart de finale puisqu’il ne reste plus que 3 émissions avant la fin de la saison.
[S11E09] Émission du 12 novembre 2021
Cette semaine, la nouvelle règle du jeu est divisée en 2 points : les candidats devront faire 2 danses et c’est le public qui vote uniquement pour l’élimination finale. Les deux premiers du classement seront sauvés de fait par le jury (résultat des notes).
On se doute donc que la célébrité qui sera éliminée sera cette qui aura la communauté de fans la moins active parmi les couples restants. Avant même la moindre danse, on se doute que si Tayc ou Dita se trouvent en face-à-face c’est l’un d’eux qui sortira.
Première danse :
Tayc et Fauve sur un cha-cha-cha : une danse (presque) sans hanches et toujours de la danse afro et du krump, je ne vois aucune évolution depuis la première émission chez Tayc et il semble que le surnotage du jury (des 9 et un 10) ait déjà décidé qu’on le reverra à la prochaine émission
Aurélie et Adrien sur un american smooth : c’est une danse qui favorise généralement les candidats (sauf quand Jean-Paul Gaultier vote car il n’aime pas les danses standards et Chris Marques qui veut virer Aurélie depuis longtemps) et Aurélie continue à progresser dans cette prestation plutôt bonne
Michou et Elsa sur une danse contemporaine : j’ai trouvé intéressante l’inversion des rôles où Elsa porte son partenaire plusieurs fois, une prestation de Michou correcte mais sans plus
Dita et Christophe sur une samba : un bon travail technique pour Dita qui méritait de meilleures notes de la part du jury
Bilal et Jordan sur une danse contemporaine : la chorégraphie est jolie, bien exécutée, mais pourquoi lui attribuer de nouveau une danse contemporaine dont on sait qu’elle favorisera inévitablement Bilal ?
Michou et Aurélie sont d’office sélectionnés pour le face-à-face et les autres doivent faire leur seconde danse à l’issue de laquelle le dernier ira en face-à-face :
Tayc et Fauve sur une valse : un petit bout de valse et de la danse contemporaine… On est loin du « classicisme par excellence » demandé par Chris Marques en introduction de cette danse et pourtant il lui a mis un 9 (c’est l’avantage de regarder 2 fois l’émission pour préparer cet article : on peut repérer les incohérences, et ça confirme bien que le jury veut favoriser Tayc). À part cela, les rotations en solo de Tayc ne ressemblent à rien et il y a toujours trop de force dans le guidage
Dita et Christophe sur un jive : Dita n’est pas à l’aise sur cette danse très dynamique, mais s’en sort plutôt bien au niveau technique dans une chorégraphie qui aurait pu bouger davantage
Bilal et Jordan sur un paso doble : passons sur la musique épique sans rythme régulier choisie par la production, la danse était globalement bien réussie, le duo Bilal/Jordan fonctionne bien sur ce thème
C’est Dita qui rejoint Michou et Aurélie dans le face-à-face… à face sur un tango. Aurélie fait un bon tango, Michou se laisse guider par Elsa et fait quelques erreurs de pieds, Dita fait un tango avec peu de pas et beaucoup de postures et fioritures de spectacle. Au final, indépendamment du choix discutable des figures faites par Christophe et Dita, c’est Dita qui sort (comme prévu puisqu’elle n’est pas autant connue en France que Michou et Aurélie et cela résulte aussi un peu de son absence la semaine dernière). Pour moi, Tayc aurait très bien pu être à cette place cette semaine, c’est juste le jury qui a choisi.
[S11E10] Émission du 19 novembre 2021
Soirée de demi-finale et donc avant-dernière émission de la saison ! Pour démarrer, petite intro (courte) dansée par les danseurs pros ainsi que les juges Denitsa Ikonomova et François Alu (toujours pas de trace de Chris Marques et Jean-Paul Gaultier sur la piste de danse…), suivie par la présentation des candidats. Règle du jeu de la semaine : à l’issue de la première danse le meilleur au classement est qualifié pour la finale (ça laisse au jury la possibilité de faire passer leur chouchou), idem pour la seconde danse et les deux couples restants iront au face-à-face jugé par les téléspectateurs. On imagine dès le début que le face-à-face sera entre Michou et Aurélie…
Première danse pour tous les couples.
Aurélie et Adrien sur un tango : Aurélie continue de progresser et propose une danse correcte, même si la chorégraphie incorpore beaucoup de renversés ou postures de spectacle
Tayc et Fauve sur une danse contemporaine : on joue encore la folie, la colère et la violence dans cette danse, à croire que la danse contemporaine n’est que cela… Tayc ne change pas de registre dans cette seconde danse contemporaine (et la 3e si l’on compte la valse à moitié contemporaine de l’émission 9). Ce choix de danse me semble le favoriser puisque personne n’en connaît les règles techniques…
Michou et Elsa sur un foxtrot : second foxtrot de la saison pour Michou qui reste trop raide du haut du corps et dépendant de sa partenaire, même si l’on remarque l’exécution correcte du pas plume
Bilal et Jordan sur une samba : une danse mêlant danse africaine, samba et salsa où trop de mouvement se font séparément ou côte à côte et où Bilal, toujours techniquement bon (mais aux mouvements de hanches encore peu visibles), est éclipsé par son partenaire
Seconde danse sauf pour Tayc qui passe en en finale directement.
Aurélie et Adrien sur un cha-cha : le 1er de la saison pour elle en dehors de face-à-face, quelques imprécisions et je me demande pourquoi elle avait des talons (plus hauts que d’habitude) en tango alors qu’elle danse à plat sur cette danse latine
Michou et Elsa sur une samba : Michou semble s’amuser et joue avec la caméra, les épaules sont un peu trop fixes et sa danse manque un peu de contraste
Bilal et Jordan sur un americain smooth : Jordan a sûrement encore une fois cassé les boutons de sa chemise pour leur second american smooth de la saison, une danse qui se rapproche de la danse contemporaine et favorise ses pratiquants dans l’émission malgré les erreurs. On sait d’avance que cela va plaire au jury
Face-à-face sur un paso doble pour Aurélie et Michou puisque Bilal a été classé premier par le jury à l’étape précédente. Peu importe leur prestation, ce sont les téléspectateurs qui votent et le résultat dépend le la popularité et la communauté des fans des candidats à présent. Aurélie est éliminée sans réelle surprise, pourtant sa prestation m’a semblé meilleure que celle de Michou sur ce face-à-face.
Rendez-vous la semaine prochaine pour la finale !
[S11E11] Émission du 26 novembre 2021
[Commentaire à venir le week-end suivant la diffusion de l’émission]
Parlons un peu musique aujourd’hui… Vous connaissiez l’électro-acoustique, l’électro-aimant, l’électroencéphalogramme, l’électroménager et aujourd’hui je vous présente… l’electro-swing ! C’est un courant musical issu de la rencontre de la technologie moderne des DJ et des vieux vinyles des années 20, 30 et 40 où sont enregistrés des titres américains de charleston, de jazz et de swing.
On trouve les premières tentatives de ce genre « remix moderne de swing » en 1994 (« Lucas With The Lid Off », mêlant swing, boîte à rythmes et rap) et en 1995 (« Doop » par Doop, très charleston, plus connu que le titre cité précédemment et dont je vous propose une vidéo d’illustration ci-dessous). Même si au fil des titres les styles diffèrent, le principe de base reste le même : sampler (cela veut dire numériser et isoler des sections) un morceau de swing, le faire passer plus ou moins régulièrement en boucle et y ajouter/superposer des sons modernes (batterie, basse, voix, etc.). Dans cet exercice, il faut avouer que les Français sont plutôt bien placés à l’échelle mondiale. On retrouve régulièrement plusieurs groupes français dans les meilleures ventes du style, comme G-Swing, Caravane Palace ou Le Club des Belugas.
Pour mémoire, je rappelle qu’à l’origine la musique swing était une musique créée uniquement pour danser. Les big bands des années 1930 et 1940 s’en donnaient à cœur joie devant des salles de danse remplies de danseurs. Les samplers de l’electro-swing se sont aussi intéressés aux morceaux de charleston des années 20. J’ai l’impression que l’aspect sautillant du charleston est mieux conservé dans les morceaux d’electro-swing que l’aspect « swing » des swings des big bands. Tout cela est une affaire de ressenti et c’est ce même ressenti qui va faire que l’on va avoir envie de danser telle ou telle danse sur un morceau d’electro-swing. Jusqu’ici, j’ai assez peu entendu de titres qui avaient conservé les « bounces » du swing qui permet de danser le lindy hop des années 30. Cela dit, certains parmi lesquels le collectif de DJ G-Swing, essayent de conserver l’aspect dansant de la musique qu’ils ont samplée. Leur album « Swing for modern clubbing » est particulièrement parlant dans ce domaine. En cherchant sur YouTube, vous trouverez plusieurs extraits de leur album.
Le terme de « electro-swing » ayant été inventé par des anglophones explique la raison de l’extension des musiques samplées au-delà du swing des années 1930. On trouve de nos jours dans la catégorie des titres electro-swing des titres qui sont inspirés de la famille swing qui contient aussi bien du blues, que du rock ou encore du rhythm’n’blues. Ceci explique aussi pourquoi il est possible de danser du charleston (souvent), du rock, du West-Coast swing et parfois même du mambo sur certains titres d’electro-swing. Je l’avoue, bien que souvent issue de morceaux de swing faits pour danser, la musique electro-swing ne se danse pas toujours. C’est par ailleurs, une très bonne musique de type « lounge » ou « easy listening », c’est-à-dire agréable à l’oreille en fond sonore. Cela dit, voici quelques titres connus ou sur lesquels on peut danser (les danses que j’indique pour chaque titre ne sont que des suggestions).
– Jolie coquine, Caravan Palace : charleston – Cement Mixer, G-Swing : lindy hop – It Don’t Mean a Thing, Club des Belugas : lindy, mambo, rock – Get a Move On, Mr. Scruff : West coast swing (pub France Télécom en 1999) – Rum and Coca cola, Tim Tim : samba, mambo, rock – Dibidy Bop, Club des Belugas : hip-hop – Puttin’ on the Ritz, Fred Astaire (Club des Belugas) : lindy hop, foxtrot, charleston – Sweet Sugar Swing – Lyre Le Temps : West coast swing, hip-hop – Prosschai – Artie Shaw (Minimatic Remix) : charleston, hip-hop
Je vous propose une petite vidéo qui m’a bien plu et dont l’action se déroule au son d’une musique que l’on pourrait rapprocher de l’electro-swing. La musique en question est « We No Speak Americano » du duo Yolanda Be Cool qui remixe un titre plus ancien « Tu vuo fa l’americano », créé à l’origine par l’Italien Renato Carosone en 1956 (avec mandoline et ocarina, s’il vous plaît…). Cette chanson aux accents de swing a rencontré un grand succès à sa sortie et a été reprise plusieurs fois depuis par divers artistes. Parmi ceux-ci, on trouve The Brian Setzer Orchestra, Marty and His Rockin’ Comets, The Good Fellas, Lou Bega, Akhenaton et plus récemment Dany Brillant et The Puppini Sisters. Cette chanson a même été la bande-son d’une publicité pour les jean’s Lewis dans les années 1990. Dans la vidéo que je vous propose, le duo irlandais Up & Over (Suzanne Cleary et Peter Harding) fait des claquettes (style irlandais) avec les mains. La rythmique est convaincante, on aurait très bien pu l’imaginer faite avec les pieds. De plus, la mise en scène du couple est amusante (et l’homme ne cligne qu’une seule fois des yeux à partir du moment ou on passe en plan rapproché — vous l’avez repérée ? –… je ne sais pas comment il fait). Je crois qu’on peut parler ici de danse des bras et des mains et non seulement de « finger tutting » (terme faisant référence à une danse faite uniquement avec les doigts).
Pour les amateurs et les curieux, vous trouverez facilement des compilations d’electro-swing en CD ou coffrets ainsi que sur les sites de streaming musical ou des playlists sur YouTube tout simplement.
Le flamenco (el baile flamenco en espagnol) est une danse qui est synonyme de soleil, mais aussi de passion. Elle est très appréciée des Français et, en particulier, de la gent féminine. Dès la prononciation du mot « flamenco », on entend les guitares sonner et résonner des castagnettes. On devine peu après des silhouettes dans des robes à pois et à volants qui tapent des pieds en agrémentant les déplacements de mouvements de mains gracieux. Pourtant, l’histoire du flamenco n’est peut-être pas si superficielle que cela, car elle est fortement ancrée dans l’histoire espagnole.
Au XIXe siècle, l’Andalousie, grande région du sud de l’Espagne, est le théâtre d’une certaine instabilité politique où misère et violence sont des thèmes récurrents. L’inégalité qui règne entre les riches propriétaires et les nombreux paysans modestes ne fait que croître. En parallèle, la communauté des gitans est mal aimée. C’est dans ce contexte que sont nées les mélodies du flamenco en tant que chant et musique et en particulier sur le côté atlantique de l’Andalousie dans les environs de Séville et Cadix. On doit les origines du chant flamenco aux gitans qui y exprimaient tout leur désarroi. La danse flamenca raconte donc une histoire. Cette manière de chanter va sortir du cercle familial et se diffuse petit à petit. Certains chanteurs s’en feront même une spécialité et seront recherchés et payés pour cela comme El Planeta et El Fillo. À la fin du XIXe siècle, cela marque le début de l’éloignement du flamenco de la sphère paysanne ainsi que l’intégration de cet art dans le contexte classique du spectacle grand public. En particulier, on crée des cafés cantantes (cafés théâtres) où le chant flamenco des origines rejoint les mélodies traditionnelles andalouses.
Au début, la danse n’était qu’une manière d’agrémenter visuellement le chant en fond de scène, voire même de faire patienter les spectateurs des cafés cantantes. Les représentations de l’époque montrent des danseuses bien en chair. Les mouvements sont alors peu élaborés et se limitent parfois aux palmas, l’accompagnement rythmique avec les mains. On ne peut donc pas réellement encore parler de chorégraphie comme celles qui viendront plus tard. La danseuse de cette époque est vêtue d’une robe longue (sans volants), elle peut porter un châle et une peineta (un peigne) achève sa coiffure.
Le flamenco a ensuite connu peu à peu une évolution vers quelque chose de plus spectaculaire. Les chants étaient donc accompagnés par la guitare flamenco (toque), les battements de mains (palmas), les battements de pieds (zapateado, action des talons) et la danse proprement dite (baile). Les castagnettes ne sont, semble-t-il, arrivées qu’ultérieurement. Dans le même temps, comme le flamenco est devenu plus physique, la danseuse type s’est amincie et sa tenue vestimentaire s’est transformée. On a aussi vu arriver les danseurs mâles, soit seuls, soit pour accompagner une danseuse. La danse masculine porte alors l’accent sur les claquements de pieds alors que celle des danseuses met l’accent sur les bras et les mains.
Il n’y a pas un seul et unique type de musique flamenco et il en est naturellement de même pour la danse. On peut ainsi compter jusqu’à 50 palos différents (types de chants flamenco), même si certains sont rarement joués. Certaines formes sont dansées tandis que d’autres ne sont pas. Parallèlement, certaines danses sont traditionnellement réservées aux hommes et d’autres sont pour les femmes. Mais c’est de moins en moins cloisonné de nos jours. Les danses de base comportent les suivantes : alegrias, soleares, bulerias, farruca. Pour commencer un spectacle de flamenco, la danseuse (ou le danseur) reste immobile pendant quelques instants pour s’imprégner du chant, de la musique et du rythme de celle-ci marqué par les claquements de mains. Puis arrivent les gestes et déplacements qui expriment des émotions et racontent l’histoire correspondant aux paroles du chant. Il est à noter l’importance de l’improvisation dans ce contexte. Les grands danseurs d’expression de flamenco sont connus pour leur duende, une qualité qui exprime à la fois leur âme et leur capacité à se traduire par des états d’émotion pure. En flamenco traditionnel (clasico), on ne considère pas que les jeunes puissent avoir la maturité émotionnelle pour bien transmettre le duende du genre.
Nous pouvons actuellement distinguer plusieurs catégories de flamenco : le flamenco puro (proche des origines gitanes), le flamenco clasico (troupes de danseurs pour ballets), le flamenco moderne (très technique) et le flamenco nuevo (visuellement dépouillé et influencé par d’autres styles de danses). Parmi des danseuses et danseurs célèbres pour leur flamenco, on peut citer Antonia Mercé y Luque (dite « La Argentina »), Vicente Escudero, Carmen Amaya, El Farruco, mais aussi Cristina Hoyos, Sara Baras, Mercedes Ruiz, Israel Galvan, etc. Au cinéma, Antonio Gades s’inscrit dans la continuation du duende dans « Carmen » et « Noces de Sang », deux films réalisés par Carlos Saura (qui a fait au total 3 films sur le flamenco).
Les non-spécialistes associent bien souvent le flamenco et le paso doble. Il est vrai que ces deux danses nous viennent d’Espagne. Cependant, les origines de ces danses sont différentes (le paso doble est issu de l’univers des corridas et se danse en couple exclusivement). Néanmoins, l’ambiance espagnole est souvent accentuée par certaines danseuses de paso doble (en particulier dans des démonstrations de danse sportive) par le biais de positions issues du flamenco.
Pour finir par une démonstration visuelle de flamenco, je vous propose une vidéo filmée lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Barcelone en 1992 où l’on voit Cristina Hoyos danser du flamenco clasico (à partir de la 24e minute de vidéo).
Nos (arrière-)grands-parents entendaient ces paroles chantées par Fréhel dans les transistors en 1938 et dansaient en tournant au rythme de la mélodie :
C’est la java bleue, la java la plus belle Celle qui ensorcelle, quand on la danse les yeux dans les yeux Au rythme joyeux, quand les corps se confondent Comme elle au monde, il n’y en a pas deux C’est la java bleue…
Créée en 1937 sous la plume de Géo Koger et Noël Renard, cette chanson a été mise en musique par Vincent Scotto. La Java bleue aurait pu être la seconde java de tous les temps, après « La plus bath des javas » sortie en 1925 et chantée par Georgius. On dit que cette java a été associée à la couleur bleue par référence à la valse brune de 1909 et, en réalité, cette chanson est bien une valse musette et non une java comme le laissent entendre les paroles et son titre. C’est une chanson que l’on peut néanmoins considérer comme un tube, car elle a été reprise maintes fois par des artistes aussi différents que Georgette Plana, Les Garçons Bouchers, Patrick Bruel ou Bézu… La Java bleue est aussi le nom d’un film (aussi nommé « Une Java ») de 1939 où Fréhel chante sa chanson en jouant le rôle de la patronne d’un bal musette.
Alors, au fait, c’est quoi une java ? C’est tout d’abord une musique à trois temps, tout comme la valse, on parle d’une signature musicale 3/4 et on compte généralement 1-2-3, 1-2-3, etc. Mais c’est aussi une danse classée parmi les danses musette que l’on confond souvent avec la valse musette. La java partage un certain nombre de points avec la valse musette. En premier lieu, bien que les musiques pour les javas soient un peu plus lentes, les musiques sont très proches les unes des autres. Comme dans le cas de la valse musette, il existe un pas de change en java. La technique des pas de la java diffère de la valse musette dans le fait que la première ne comporte pas de pivots sur les plantes. Au lieu de cela, la java utilise des pas marchés ou courus : les pieds se posent donc dans leur position définitive sans que la semelle n’ait à glisser sur le sol. Au niveau de la technique des pas, il est donc souhaitable de toujours danser les pieds à plat. Cela implique de jouer un petit peu des hanches, ce qui donne cet aspect de danseurs qui se dandinent, parfois exagéré pour les démonstrations de java. D’une manière générale, les pas sont marchés, mais la java autorise de les transformer en pas courus (à l’allure de sautillements). Il faut néanmoins garder en tête que les pas (marchés ou courus) doivent rester petits. La java a en effet été faite pour danser dans les bals musette où la piste est bondée.
Mais continuons donc notre parcours des titres populaires autour de la java… Bien des années après La Java bleue, une autre java a été très populaire, il s’agit de La Java de Broadway chantée par Michel Sardou en 1977. Voici le début du texte de la chanson :
When we sing the java Saturday in Broadway It swings like in Meudon We are tired and we fly, no need for Beaujolais If we got some Bourbon It might not be the real true one But it’s the Broadway one But it’s the Braodway one
Quand on fait la java, le samedi à Broadway Ça swingue comme à Meudon On s’défonce, on y va, pas besoin d’beaujolais Quand on a du bourbon C’est peut-être pas la vraie de vraie La java de Broadway Oui, mais c’est elle qui plaît
Dans le refrain anglais, on parle de « chanter la java » et dans le texte français il est plutôt question de « faire la java », autrement dit faire la fête. Et c’est ce dernier sens qu’il faut comprendre la chanson qui parle des soirées animées du quartier new-yorkais de Broadway connu pour ses spectacles et ses lieux de sortie. Donc rien à voir avec la java, d’autant plus que le rythme à quatre temps (4/4) de la chanson ne laisse pas davantage de doute sur le fait que cette mélodie ne soit pas une java. On danserait plutôt un rock’n’roll sur cette chanson pop de la fin des années 1970. Passons donc à autre chose…
Quand on y réfléchit, il y a encore une chanson de 1962 dont le titre et les paroles contiennent le mot java : Le jazz et la java du Toulousain Claude Nougaro. Tiens, étrange, il n’est pas particulièrement connu pour ses chansons en relation avec une ambiance de type musette…
Quand le jazz est, quand le jazz est là La java s’en, la java s’en va Il y a de l’orage dans l’air, il y a de l’eau dans le Gaz entre le jazz et la java
Les paroles abordent la disparition de la java au profit du jazz dans les lieux de sortie. Il est vrai qu’avec l’évolution de l’urbanisation, celle des modes et tendances et l’arrivée des technologies, les instruments associés au jazz ont peu à peu pris le pas sur les accordéons plutôt présents dans les campagnes. Le jazz est devenu assez élitiste alors que l’accordéon musette est resté associé aux milieux les plus populaires. Il faut tout de même noter qu’à l’âge d’or du swing, toutes les classes sociales aux États-Unis pouvaient danser au son des orchestres jazz/swing qui n’était donc pas une musique réservée aux classes les plus hautes. Rappelons que ce sont les noirs Américains de Harlem (il étaient loin d’être les plus riches…) qui ont développé une danse comme le lindy hop sur du swing. De même, de l’autre côté de l’Atlantique, les bals musette ont-ils été fréquentés en France par les classes populaires à la même époque. La Seconde Guerre mondiale a permis au jazz/swing de traverser l’Atlantique et les deux styles musicaux ont été mis en contact, mais ont continué à évoluer en parallèle. Le jazz/swing est devenu à la mode (puis le rock’n’roll qui en est issu) dans les grandes villes avides de nouveauté, le style musette et la java sont beaucoup restés à la campagne ou dans les guinguettes aux abords des grandes villes.
La mélodie du refrain de la chanson de Nougaro est la copie conforme de celle du titre de 1959 Three To Get Ready du jazzman Dave Brubeck qui mélange les signatures musicales 3/4 (java) et 4/4 (pop & jazz/swing pour simplifier) et tente de concilier les deux formes dans un seul titre. C’est le genre de difficulté que les jazzmen aiment bien en guise d’exercice de style. L’essentiel de la chanson est en 3/4 et peut se danser en java et seule la mesure de fin de refrain est en 4/4. On peut donc dire que cette chanson est dansable en java moyennant une petite adaptation ponctuelle !
Partisan de la cohabitation des différentes formes de musique et de danse, comme vous le savez sûrement à présent, j’aime bien la seconde moitié du texte de Claude Nougaro qui dit :
Pour moi, jazz et java, c’est du pareil au même J’me saoule à la Bastille et m’noircis à Harlem Pour moi, jazz et java, dans le fond, c’est tout comme
Pourquoi devrions-nous prendre parti pour une musique ou une danse plutôt qu’une autre ? On peut aimer le swing sur lequel on peut danser le lindy hop dans les clubs de jazz, mais aussi la java qui nous fait tourbillonner dans les guinguettes populaires ! Et je conclus en vous renvoyant à un article que j’ai écrit dans ce blog il y a un moment, à propos du fait de faire swinguer des titres à l’accordéon. Finalement, des trois chansons ayant servi de base à cet article, aucune n’est donc une vraie java à 100%. Ce n’est pas parce qu’il y a le mot java dans un titre que l’on peu danser la java dessus. Et, à l’inverse, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas le mot java dans le titre ou les paroles d’une chanson qu’il ne s’agit pas d’une java (et il y en a beaucoup dans ce cas, qu’on se rassure !). Les apparences sont parfois trompeuses !
Dans le langage courant, lorsqu’on parle de hip-hop, on fait souvent référence à la danse, mais cette considération n’est que partiellement vraie. Au-delà d’une danse, le hip-hop est un courant culturel qui prend ses origines à la fin des années 1970 aux États-Unis et en particulier dans les rues de New York. Ce courant est issu d’un mouvement non violent du Bronx lancé par Aka Kahyan Aasim (alias Afrika Bambaataa) et qui, malgré ses airs de Mister T, prônait le respect et la fraternité. Les acteurs de la culture hip-hop tiennent des rôles bien précis dans leurs vêtements amples et sous leurs caquettes ou bonnets. Pour simplifier, on identifiera le DJ (Disc Jockey qui mixe les disques et fait du scratch avec ses disques vinyles), le MC (Master of Ceremony qui, au micro, anime la foule, chante et fait du rap), le B-boy (break-boy qui danse le break, mais peut aussi pratiquer d’autres techniques de danse, et on a naturellement aussi les B-girls) et enfin le graffer (qui fait des graffitis à la bombe de peinture ou au crayon marqueur). Comme le thème de ce blog est la danse, je vais donc approfondir ce qui concerne la danse hip-hop dans ce qui suit.
La danse de la culture hip-hop est associée à la musique hip-hop. Cette musique est formée de mixes, de scratch, de samples (qui sont apparus grâce à la technologie), en plus des performances vocales comme le rap ou la beatbox (imitation de percussions par la voix). Du fait de sa constitution, la musique du hip-hop a induit différentes manières de bouger que l’on nomme le break, le locking et le popping qui peuvent comporter des saccades. Issu des communautés afro-américaines et portoricaines de New York, le hip-hop s’est développé dans les rues et on a pu assister rapidement à la formation de groupes de danseurs (crews) qui rivalisaient d’agilité dans des confrontations (battles). Ces compétitions informelles consistaient, au centre d’un cercle formé par les spectateurs et les danseurs, en une alternance d’improvisations (freestyle) entre les différentes équipes afin de déterminer qui était le meilleur et le plus spectaculaire.
En hip-hop, on rencontre différents types de mouvements de danse. Il y a des mouvements que l’on fait debout et d’autres que l’on fait au sol (tours sur la tête, windmill où seul le torse reste en contact avec le sol alors que le reste du corps tourne, etc.). De nombreux mouvements sont inspirés d’autres disciplines comme le mime (l’idée du moonwalk de Michael Jackson est issu de jeunes danseurs de hip-hop), la capoeira, ou encore de l’observation d’animaux (le scorpion par exemple) ou de cultures (l’Égypte par exemple). Un mouvement en particulier est souvent considéré comme l’un des pas de base du break : le six pas.
0. Commencer accroupi, les pieds assemblés (sur les demi-pointes et directement sous le buste), les 2 mains posées au sol devant soi à largeur d’épaules
Lever la main droite et croiser le pied gauche devant la jambe droite (mouvement circulaire passant là où la main se trouvait). On se trouve genou dans genou
Reculer le pied droit, jambe tendue en arrière
Reposer la main droite et poser le pied gauche parallèle au pied droit (largeur d’épaules)
Lever la main gauche puis poser le pied droit à côté de la main gauche (mouvement circulaire passant là où la main se trouvait)
Croiser le pied gauche derrière la jambe droite (genou dans genou)
Décroiser le pied droit et retrouver ainsi la position de départ
Les mains posées au sol ne sont pas à plat : seule la face interne du bout des doigts est posée
Après la conquête des USA, la danse hip-hop évolua ensuite dans différentes régions incluant la côte californienne et d’autres manières de danser émergèrent au contact de la culture funk dans les années 1980. On peut notamment citer le fait de bouger comme un robot et les mouvements de type electric boogaloo (une sorte de popping). C’est à cette époque que le hip-hop débarque en France. Certains d’entre vous se souviennent peut-être de « H.I.P. H.O.P. » l’émission hebdomadaire de Sidney Duteil qui, en 1984 et sur TF1, débutait par un dynamique « Bonjour, les frères et les soeurs ! ». On y trouvait des cours de danse, des battles (appelées défis en français dans l’émission), des concerts en direct, etc. Cette émission a permis la popularisation du hip-hop (aujourd’hui appelé « old school ») et amené beaucoup de jeunes à s’entraîner chez eux, dans les rues ou à l’école au son de gros radio-cassettes (les ghetto blasters). C’est dans cette émission qu’on a lancé en France le terme de smurf, synonyme du hip-hop dansé debout. La légende veut que le terme « smurf » (nom des schtroumpfs en anglais) a été donné à la danse du fait des gants blancs portés par certains danseurs). Or, les schtroumpfs n’ont jamais porté de gants blancs ! Une autre légende (que je reprends de Wikipedia, mais je n’ai pas trouvé d’autre source : mettons les réserves qui s’imposent) dit que le mot smurf aurait été associé au popping à cause d’un clip associant la bande-son originale des schtroumpfs aux USA et l’image de danseurs en train de faire du popping en portant de grosses chaussettes par-dessus leur pantalon de jogging.
Dans les années 1990, le krump et ses mouvements énergiques (et paraissant empreints de colère) fait son apparition dans la région de Los Angeles. Cette manière de danser est associée à Cesare « Tight Eyez » Willis et Jo’Artis « Big Mijo » Ratti (leaders de la troupe des Krump Kings) ainsi qu’au chorégraphe Christopher « Lil’C » Toler (l’un des membres du jury de l’émission So You Think You Can Dance). Depuis, plus récemment, un courant de hip-hop nommé new style (parfois street dance ou street jazz) se développe, mettant en avant les isolations (un peu comme en danse jazz). Il s’agit d’un style plus « commercial » et qui s’éloigne du monde de la rue puisqu’il est à présent enseigné dans les écoles de danse sous un angle technique. C’est ce style qu’on peut voir régulièrement dans les clips vidéo. La danse hip-hop a donc de nos jours acquis ses lettres de noblesse en entrant dans les écoles de danse. En France, il existe actuellement de nombreuses écoles et associations de quartier pour apprendre le hip-hop dans les différents styles. De plus, trois pôles ont pour objectif de promouvoir la danse hip-hop à Paris/Suresnes (Cités danse connexions), Bordeaux (associé à la Cie Rêvolution) et Lyon/Bron (associé à la Cie Käfig). J’intègre à cet article une prestation de hip-hop de la troupe anglaise Diversity en 2007, pour vous donner une idée de que qui se fait actuellement en hip-hop.
Voilà qui conclut un petit tour d’horizon sur le hip-hop, une danse riche dont certains courants nécessiteraient un article entier à eux seuls. Cela me laisse donc encore quelques sujets d’articles à vous proposer dans les mois à venir dans ce blog !
Qui n’a pas rêvé faire comme Fred Astaire, Ginger Rogers ou Gene Kelly dans les comédies musicales hollywoodiennes, se mouvant avec aisance en faisant de petits cliquetis de la pointe de ses chaussures ? Au-delà de la danse et des mouvements effectués par l’ensemble du corps, l’ajout des claquettes apporte une difficulté certaine à l’apprentissage de ce style. Le mélange de technique et de rythmes imposé par l’utilisation des chaussures avec des fers à l’avant et à l’arrière va avec son propre vocabulaire universel en anglais. Nous allons ici répertorier quelques mouvements de base des claquettes (frappes de base) qui correspondent à ces termes techniques anglais bien précis. Si vous voulez des informations générales sur les différents styles de danse à claquettes, je vous conseille de consulter la présentation dans cet article.
Vue d’ensemble et maintien
Lorsque vous dansez avec des chaussures à claquettes aux pieds, vous réalisez inévitablement les frappes de base que de nombreux autres danseurs ont réalisé avant vous. Il s’agit d’un passage obligé. Ces frappes sont certes destinées à produire des sons assimilables à des percussions, mais n’oubliez pas que vous êtes censés danser… Aussi, vos bras ne doivent-ils pas rester statiques le long du corps (sauf, bien entendu, dans le cas d’une orientation spécifiquement claquettes irlandaises). Généralement, le bras opposé au pied qui effectue la frappe est légèrement levé, exactement comme lorsque l’on marche. Restez toujours bien droit et n’oubliez pas de garder la jambe sur laquelle se trouve le poids de votre corps (jambe opposée à celle qui effectue la frappe) légèrement pliée : pas de jambe tendue !
Liste des pas présentés
(par ordre courant de difficulté)
Définition : frappe de la demi-pointe sans poids du corps
La première frappe que vous pouvez réaliser est le touch. Il s’agit d’une frappe simple et brève réalisée en combinant l’action de la cheville et du genou pour abaisser la pointe du pied jusqu’au contact avec le sol, puis en relevant le tout toujours par une action combinée de la cheville et du genou.
1. La pointe entre au contact avec le sol.
2. Elle est aussitôt relevée.
Si vous réalisez un touch avec le pied droit, le poids de votre corps reste tout le temps sur votre jambe gauche : vous êtes en équilibre sur votre pied gauche. On entend 1 son : « clic ».
STEP
Définition : frappe de la demi-pointe avec poids du corps
Le step est réalisé comme un pas (d’où son nom). Le principe est le même que pour le touch, mais au lieu de relever la pointe du pied, vous laissez celle-ci en contact avec le sol et vous faites passer en même temps le poids de votre corps sur la jambe correspondante. Si vous commencez le step avec le poids du corps sur la jambe gauche, vous le finissez avec le poids sur la jambe droite.
On entend 1 son : « clic ».
BRUSH (ou forward brush ou front brush)
Définition : effleurement de la pointe du pied en avant.
Le brush correspond à un mouvement du pied vers l’avant. Vous êtes en équilibre sur la jambe opposée du pied qui va brièvement racler le sol dans un mouvement en arc de cercle vers l’avant. Le contact avec le sol se fait au niveau de la demi-pointe du pied. Ce mouvement est principalement réalisé par l’action du genou. La cheville n’entre en action que brièvement lors du contact avec le sol.
À la fin du mouvement, le pied qui a effectué le brush est en l’air vers l’avant.
On entend 1 son : « chlic ».
BACK BRUSH
Définition : effleurement de la pointe du pied en arrière.
Le back brush correspond à un mouvement du pied de l’avant vers l’arrière. Vous êtes en équilibre sur la jambe opposée du pied qui va brièvement racler le sol dans un mouvement en arc de cercle vers l’arrière. Le contact avec le sol se fait au niveau de la demi-pointe du pied. Ce mouvement est principalement réalisé par l’action du genou. La cheville n’entre en action que brièvement lors du contact avec le sol.
À la fin du mouvement, le pied qui a effectué le brush ne touche pas le sol.
On entend 1 son : « chlic ».
SHUFFLE
Définition : effleurement de la pointe du pied en avant, puis en arrière (brush suivi de back brush).
Le shuffle correspond à la combinaison à suivre d’un brush et d’un back brush.
À la fin du mouvement, le pied qui a effectué le shuffle ne touche pas le sol.
On entend 2 sons : « chlic chlic ».
HOP
Définition : saut sur la demi-pointe sur le pied d’appui
Le hop correspond à un petit saut simple. Le talon ne doit pas être posé au sol ni pour donner l’impulsion, ni pour atterrir.
1. On effectue un petit saut.
2. Et on atterrit sur la demi-pointe.
Vous ne posez pas l’autre pied au sol, ni le talon. On entend 1 son : « clic ».
LEAP
Définition : saut sur la demi-pointe d’un pied sur l’autre
Le leap correspond à un petit saut simple tout en changeant de jambe. Le talon ne doit pas être posé au sol ni pour donner l’impulsion, ni pour atterrir.
1. On effectue un petit saut sur un pied.
2. Et on atterrit sur la demi-pointe de l’autre pied.
Vous posez toujours un pied à la fois au sol. On entend 1 son : « clic ».
HEEL
Définition : pose du talon à plat
Le heel consiste à poser le talon sur le sol.
1. Le talon n’est pas posé.
2. On pose le talon.
On entend 1 son : « clac ».
STAMP
Définition : pied à plat avec poids du corps dessus
Le stamp correspond à une frappe avec le pied plat en portant le poids du corps sur ce pied. À la fin de la frappe, il est possible de rester en équilibre sur le pied qui vient de faire le stamp.
1. On effectue un petit saut.
2. Et on atterrit sur la demi-pointe.
On entend 1 son : « poum ».
STOMP
Définition : pied à plat sans poids du corps dessus
Le stomp correspond à une frappe avec le pied plat en restant en équilibre sur l’autre pied. À la fin de la frappe, il est possible de lever le pied qui vient de faire le stomp sans tomber…
1. On effectue un petit saut sur un pied.
2. Et on atterrit sur la demi-pointe de l’autre pied.
On entend 1 son : « pam ».
TOE
Définition : piqué de la pointe du fer avant
Le toe consiste à poser la pointe du fer avant sur le sol.
1. Le pied n’est pas posé.
2. On pose la pointe.
On entend 1 son : « plic ».
BALL ou BALL TAP
Définition : talon au sol, pose de la demi-pointe
Baisser la demi-pointe pour frapper le sol sans le poids du corps, et la soulever pour continuer.
1. Le talon est au sol…
2. On pose la demi-pointe.
3. On peut la relever.
On entend 1 son : « clic ».
Ce même mouvement existe en baissant la demi-pointe avec le poids du corps. Il se note de la même façon (ball) ou est noté ball+. En fonction de la frappe qui suit, il est facile et surtout logique de savoir si on met ou non le poids du corps.
SCUFF ou HEELSCUFF
Définition : talon de volée
En descendant le genou, la partie arrière du talon effleure le sol vers l’avant.
1. On prépare la frappe.
2. Le talon touche le sol et la jambe continue.
On entend 1 son : « clac ».
DIG ou HEELDIG
Définition : piqué du fer arrière
Commencer talon en l’air et poser la partie arrière du talon avec le poids du corps (on laisse alors le pied au sol) ou sans le poids du corps (on soulève alors le pied pour continuer).
1. Préparation en avant.
2. Le talon finit sa course au sol.
On entend 1 son : « cloc ».
FLAP
Définition : brush suivi d’un step
Il y a deux sons en un seul mouvement : en descendant le genou, la plante du pied (ou demi-pointe) effleure le sol (c’est le brush) avant d’être posée au même endroit avec le poids du corps. Pour signifier les deux sons, prononcer le mot flap comme ceci : « FEUL-LAP ».
1. Le brush…
2. Suivi du step.
On entend 2 sons : « chlic – clac ».
SLAP
Définition : brush suivi d’un tap
Il y a deux sons en un seul mouvement : en descendant le genou, la plante du pied (ou demi-pointe) effleure le sol (c’est le brush) avant d’être posée au même endroit sans le poids du corps. Pour signifier les deux sons, prononcer le mot slap comme ceci : « SEUL-LAP ».
1. Le brush…
2. Suivi du tap.
On entend 1 son : « chlic – clic ».
BACKFLAP
Définition : backbrush suivi d’un step
Il y a deux sons en un seul mouvement : en relevant le genou, la plante du pied (ou demi-pointe) effleure le sol (c’est le brush) avant d’être posée au même endroit avec le poids du corps.
1. Le brush…
2. Suivi du step.
On entend 2 sons : « chlic – clac ».
Musique
Vous pouvez danser avec des claquettes sur de nombreuses musiques étant entendu que vous devenez musicien-percussionniste avec vos chaussures aux pieds… Le jazz est toutefois un type de musique de prédilection pour les danseurs à claquettes.
La danse, par définition, est synonyme de mouvement. Et rien de plus difficile à retranscrire dans un dessin qu’un mouvement. On peut commencer par une position caractéristique, mais cela donne juste une idée et cela limite la démonstration à un instant t. Chaque détail peut être important pour donner tout son caractère au mouvement et suggérer plus qu’une simple position : inclinaison de la tête, position des mains, orientation du corps pour indiquer quelque chose de crédible. L’étape suivante dans la recherche de la fidélité est de se rapprocher de la technique du dessin animé : on dessine chaque position clé permettant de reconstituer les différentes étapes du mouvement. Il est clair que cela ne représente pas la même quantité de travail. Dans le cadre de mon travail passé sur la description de la technique de certaines danses sous la forme de livres (et par extension pour la version du site UltraDanse.com auquel succède le présent blog), je m’étais attelé à ce genre de travail en utilisant un logiciel de synthèse d’images basé sur la 3D (comme pour la plupart des dessins animés de nos jours et une partie des effets spéciaux du cinéma). Je peux confirmer que chaque image demande un temps non négligeable comme dans l’exemple ci-dessous que j’ai réalisé autour des positions clés de la chorégraphie de la Macarena (ici c’est un cas facile puisqu’il n’y a qu’une seule personne dont on ne fait bouger que les bras, mais les positions d’un couple en train de danser est une toute autre paire de manches, je vous assure !).
En navigant sur Internet, je suis tombé sur le site qui propose des reproductions de dessins originaux en relation avec la musique et aussi la danse par extension : www.drawmeasong.com (« Dessine-moi une chanson »). (Note : cet article n’est pas sponsorisé, j’ai simplement apprécié ce travail que je vous présente.) C’est amusant, car je m’étais déjà abonné à la page Facebook correspondante il y a quelques mois et je l’avais oublié ! Je remets donc cette trouvaille au goût du jour… Et, pour ne pas réinventer la roue, je commance la traduction (faite maison) du texte de présentation du concept proposé sur le site en anglais :
DrawMeASong est un projet expérimental qui explore la fusion entre la musique, l’esthétique et la pop culture. À travers un mélange coloré d’illustrations et de lettres dessinées à la main, le projet a pour objectif de rapprocher la musique et les arts graphiques, ainsi que donner visuellement vie à certaines des chansons les plus connues au niveau mondial.
Le projet DrawMeASong a remporté le prix Deutsche Bank Creative Award en 2011 ainsi qu’un PACEIM grant and mentorship en 2014.
J’ai été séduit par l’aspect esthétique des personnages dessinés par Nour Tohme, une artiste franco-libanaise ayant étudié l’art à La Sorbonne, et je me dis qu’il peut aussi séduire certains d’entre vous. Les personnages sont dessinés avec des visages simplifiés (sans yeux et parfois sans nez, mais je trouve que ce choix montre d’autant mieux la qualité du reste du dessin, car c’est vraiment ressemblant aux personnes réelles). Un visuel représente la plupart des styles de danse dans le monde entier, un autre décrit la chorégraphie de Beyoncé dans le clip « Single Ladies », un autre encore reprend des positions de la fameuse scène dansée par Uma Thurman et John Travolta dans « Pulp Fiction », etc. Sur le site, il est possible d’acheter des reproductions de ces illustrations sous la forme de cartes postales, affiches, cadres, mugs, etc. Même si le site est en anglais, sachez que l’expédition des articles commandés est faite depuis la France.
Et pour conclure, une vidéo où Nour nous en montre davantage autour du thème de l’origine de divers styles danse.
Dans ce blog, je parle beaucoup des danses en couple ; c’est en effet la catégorie de danse que je connais le mieux. Mais j’aime bien de temps en temps déroger à la règle au profit des autres formes afin de vous les faire découvrir à l’occasion. Bien souvent, lorsqu’on parle de danse, on imagine les ballerines, danseuses étoiles, avec leur tutu, qui font des entrechats et des pointes. La danse classique est une discipline qui fait rêver toutes les petites filles et j’ai choisi de vous en parler ci-dessous.
La manière de danser à l’origine de la danse classique est née à l’époque de la Renaissance (en particulier au XVe siècle) à la cour d’Italie. À cette époque, il était obligatoire qu’un noble sache se mouvoir avec élégance et sache donc danser. Plus tard en France, à la cour de Catherine de Medicis (Italienne par son père ayant épousé Henri II, devenu roi de France en 1547), tout le monde était amené à danser, même le roi, car la reine était une grande amatrice des arts dans leur ensemble et avait vécu son enfance en Italie. Néanmoins, la danse était pratiquée par une majorité d’hommes et les costumes nous paraissent lourds en comparaison de ce qui se fait de nos jours.
À son ouverture en 1661 par Louis XIV, l’Académie Royale de Danse (dont l’évolution donna l’Opéra National de Paris) fait partie des premières écoles de danse créées en France. C’est à cette époque (fin du XVIIe-début du XVIIIe siècle) que le ballet devient une discipline essentiellement professionnelle avec la formation de danseurs professionnels. Les femmes ont alors acquis un statut dominant dans la pratique de la danse par rapport aux hommes alors que la danse se dissocie du chant et de la déclamation.
Le mot ballet prend son origine dans le mot italien « ballo », qui signifie « danser », du fait de ses origines profondes italiennes. Cependant, les mots de la technique de danse classique sont en français partout dans le monde, car celle-ci a été mise au point par les Français à commencer par Beauchamp, premier maître de ballet du roi, au XVIIe siècle. On parle dès lors de glissade, entrechat, grand jeté, pas de bourrée, etc. L’une des caractéristiques de base de cette forme de danse est l’en dehors qui consiste à avoir la jambe tournée vers l’extérieur de manière que le public en voit la face interne. Les danseurs se tiennent très droits et divers sauts composent les mouvements de base. Les danseuses et danseurs apprennent les positions de base définies par Beauchamp en plus des mouvements codifiés composant la danse.
Au XIXe siècle, les danseuses montent sur pointes et l’on voit naître les plus grands ballets classiques dans le monde entier. Citons pour mémoire, La Sylphide, Giselle, Coppelia en France, Le lac des cygnes, Casse noisette en Russie, etc. Le ballet romantique apparaît à cette époque et les chorégraphes s’inspirent de romans pour composer leurs ballets où les danseuses ont des costumes de gitanes ou portent un long tutu pour jouer le rôle de fées. La compagnie des Ballets Russes marqua particulièrement le XXe siècle avec des danseurs aux noms connus comme Nijinski, Pavlova, Balanchine, Lifar, etc.
La danse classique continue d’être largement pratiquée durant tout le XXe siècle jusqu’à nos jours, malgré l’émergence progressive de nouvelles formes d’expression comme la danse moderne, la danse contemporaine, le modern’jazz, etc. qui cohabitent sur les scènes de spectacle. La technique de ces nouvelles formes autorise la jambe en dedans ainsi que divers déhanchements.
Un ballet de danse classique en tant que spectacle (aussi appelé opéra-ballet) est composé à la fois de danse et d’expression via le mime. L’un des précurseurs aux premiers ballets fut dansé en 1489 à Tortona, en Italie, mais on considère que le premier ballet en tant que tel a été dansé en 1581 au Louvre à l’occasion d’un mariage de proches du roi Henri III sous le nom du « Ballet comique de la reine Louise ». Ce ballet dura 5 heures. Il est à noter que « La Fille Mal Gardée », créé en 1789, est le plus ancien ballet de danse classique encore dansé de nos jours, même si c’est sous une forme remaniée.
Encore un mot sur ce qui pourrait s’appeler danser en couple en danse classique. Jusqu’au XIXe siècle, la danse était composée des mêmes pas pour le danseur et la danseuse. À partir de cette période, la différence se marque entre la fragile danseuse sur ses pointes et le solide danseur. L’homme devient alors partenaire en servant d’appui à la danseuse afin d’effectuer des équilibres et des portés. Les pas du danseur (l’adage et la coda) encadrent les pas de la danseuse et lui permettent de sortir d’un simple rôle de faire-valoir. C’est ce que l’on appelle le pas de deux puisque la chorégraphie est exécutée à deux. De nos jours, il existe aussi des pas de deux non mixtes et l’on parle plutôt de duos. Je vous propose ci-dessous le pas de deux extrait du ballet Don Quichotte (l’un de mes préféres), dansé par Paloma Herrera et Angel Corella en 1999.
On oppose souvent les danseurs de spectacle (comme le ballet qui peut ne pas être que classique) aux danseurs de danse « participative » (où tout le monde danse). Les premiers ont besoin d’une discipline particulière qui leur permet de développer des qualités permettant d’assurer un spectacle digne de ce nom. Les seconds doivent développer d’autres qualités (guidage, partage de l’espace, improvisation) qui sont certes parfois moins physiques, mais tout aussi importantes vis-à-vis de leur forme de danse. Mon avis est que les différentes formes de danse ont à apprendre les unes des autres. Je suis parfois désolé de voir un couple de danseurs de ballet (classique ou non) qui danse en spectacle sans qu’aucun message ne passe manifestement dans une connexion entre les partenaires. La danseuse fait sa partie, le danseur la sienne et, à la limite, ils pourraient très bien danser sans la présence de l’autre (en dehors des portés évidemment…). Ce n’est pas le cas pour les danseurs de danse de société en couple et sur ce point ils ont l’avantage. À l’opposé, si les danseurs de danse en couple pouvaient se tenir un peu plus droits et tourner d’une manière plus stable avec une bonne technique commune aux danseurs de ballet, ils gagneraient en esthétique et en aisance dans leur pratique de la danse. Chacun son domaine de prédilection, mais tout cela me semble complémentaire malgré tout !