Partie 2 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 1 : les prémisses]
Préambule
Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.
PARTIE 2 : l’aménagement du local

J’ai signé le bail commercial en décembre 2012 et entamé dans la foulée les démarches pour lancer les travaux de transformation du hangar en école de danse équipée. Inexpérimenté dans ce type de chantier, je me suis adressé à un maître d’œuvre pour gérer tout cela pour moi, de la coordination des corps dé métier à l’achat des matériaux en passant pas les déclarations légales. En parallèle, j’ai créé une EURL pour donner un cadre légal à l’école de danse et son fonctionnement. Le 15 mars 2013, la société est créée, mais les travaux prennent du retard, du fait de déclarations mal détaillées par le maître d’œuvre… En juin, les travaux peuvent enfin démarrer, mais il ne reste que 3 mois avant l’ouverture…

Les artisans et ouvriers se succèdent et l’aménagement se précise de jour en jour à l’intérieur du hangar, murs en parpaings montant jusqu’à 5 mètres de haut, installation de la plomberie, de l’électricité, sols en carrelage, plafond en placo, etc. Quelques imprévus demandent une rallonge financière et puis, durant la seconde quinzaine d’août, le chantier ralentit. Certains matériaux commencent à manquer et je me demande si le chantier arrivera au bout. La prérentrée est prévue le dimanche 8 septembre 2013 avec une journée « portes ouvertes » destinée à faire découvrir la nouvelle école.

Les ouvriers achèvent la pose du parquet des 2 grandes salles le 4 septembre et le 5 septembre à 7h du matin, je loue une ponceuse et je mettrai la journée jusqu’à 20h à tout poncer. Le lendemain sera la journée traitement du sol et le 7 septembre, j’accueille les professeurs pour leur faire découvrir l’état des lieux… Les peintures ne sont pas finies, les miroirs viennent à peine d’être posés ainsi que la sono installée, il n’y a pas d’isolation et il n’y a pas encore de lumière (oubliée par le maître d’œuvre…) malgré les jours qui diminuent. Heureusement, la nuit tombe encore assez tard pour que les portes ouvertes se déroulent bien et on ne peut pas avoir des portes plus ouvertes, puisqu’aucune porte n’est encore posée ! Le lundi, premier jour de cours collectifs, des projecteurs sont installés en urgence pour assurer l’éclairage en fin de soirée. Les toilettes ne sont pas branchées et il faut aller dans un local disponible à l’autre bout de la cour pour faire ses besoins (il vaut mieux éviter l’urgence…).

Les cours démarrent donc dans une école inachevée, mais fonctionnelle au minimum. Les travaux continuent lentement pendant la journée, mais il faut nettoyer les poussières et autres saletés qui les accompagnent. En particulier, le carrelage du sol et le parquet doivent être nettoyés tous les jours avant le début des cours collectifs. Mi-septembre, quelques portes arrivent et sont installées.

Mais il reste encore beaucoup à faire : la banque d’accueil n’est pas faite, le bar non plus (j’ai moi-même fabriqué ces deux éléments), il manque encore des fenêtres intérieures, et l’installation des barres de danse classique est encore en cours. Fin septembre, l’école commence à ressembler à quelque chose : les portes sont là, le bar est fait et il y a enfin des toilettes qui fonctionnent !

Il manque encore des peintures, du carrelage, l’isolation, la climatisation réversible censée assurer le chauffage en hiver, etc. Mais le chantier va connaître un nouveau revers, car le maître d’œuvre dépose le bilan avec des dettes et sans honorer la fin du chantier. Les ouvriers désertent les lieux, certains me menacent pour essayer d’avoir leur dû, mais je ne peux rien pour eux, puisque j’ai déjà tout réglé au maître d’œuvre. En effet, celui-ci a établi de fausses factures et encaissé toutes les avances possibles avant de volontairement mettre la clé sous la porte. Aucun moyen de récupérer quoi que ce soir, ni remboursement, ni dédommagement, ni finalisation du chantier. La situation semble inextinguible, d’autant plus que le mois de novembre pointe le bout de son nez et le froid avec.

Un peu à l’image d’une émission de télé de l’époque « Tous ensemble », des élèves de l’école se mobilisent pour m’aider à continuer les travaux, chacun en fonction de ses possibilités. Ils ont une poignée, mais ça fait du bien. Certains font du carrelage, d’autres de la peinture, d’autres participent au ravitaillement. Certains sont là chaque semaine, d’autres viennent m’aider de temps en temps. Le chantier avance lentement, cahin-caha. Et puis le manque d’isolation perturbe les activités de l’école de danse. D’un côté, le voisinage se plaint du bruit et va jusqu’à lancer des pierres sur le toit ou encore appeler la gendarmerie ; ce qui m’amène à annuler toutes les soirées dansantes jusqu’à nouvel ordre. D’un autre côté, il fait de plus en plus froid dans les cours, en particulier dans la grande salle. En effet, les élèves dansent dans un espace où 3 chauffages de chantier soufflants ventilent de l’air chaud, mais cela ne suffit pas : les cours se font avec les doudounes et la vapeur d’eau sort des narines des élèves pendant les cours… Je décide de localiser une moitié des cours dans la petite salle et d’aménager la réserve (qui n’était pas destinée à recevoir des cours) pour l’autre moitié. En un week-end, j’installe un sol en lino dans la réserve et un coup de peinture rapide est effectué sur les murs. Ce sera le dispositif jusqu’aux beaux jours. En parallèle, je continue les travaux de carrelage et parquet pour l’aménagement des vestiaires avec quelques bonnes volontés tout en cherchant une solution pour financer l’isolation manquante. Un hiver plutôt difficile à vivre…

Après plusieurs démarches infructueuses, je décide de vendre mon appartement en janvier 2014. La somme récoltée me permet tout juste de réinvestir dans l’école et de financer la seconde tranche de travaux que je ne pouvais pas faire moi-même. Cette étape a lieu durant les vacances d’hiver, en avril-mai 2014. Une nouvelle équipe d’ouvriers investit l’école et procède à la pose du faux plafond et de l’isolation acoustique et thermique qui va avec.

Je profite des échafaudages pour peindre moi-même le logo intérieur de l’école de danse. En ce 10 avril, il m’aura fallu 4h pour le faire et, jusqu’à ce jour, c’est ce logo qui a siégé sur le mur violet au fond de la grande salle et donné son caractère visuel à l’école. Je profite de la douceur du mois de mai pour achever de faire l’espace bar et banque d’accueil. Et voici donc les derniers jours de l’année scolaire qui se déroulent dans des conditions normales avec une occupation normale des espaces prévus pour les cours de danse et tous les équipements que j’aurais aimé proposer aux élèves dès le mois de septembre précédent.
Pour avoir d’autres images de cette première année d’aménagement, vous pouvez aussi directement consulter la partie 10 : diaporama de la 1ère année épique.

Quelques nouveaux aménagements verront tout de même le jour dans les années qui suivirent. Citons, par exemple, l’aménagement du bureau avec une cloison et une porte de communication, l’aménagement d’un second vestiaire qui n’ouvrira jamais et servira plutôt de réserve et de local pour le Social Club (voir plus loin), la création d’un box accueil/mezzanine qui permet de stocker des accessoires pour le gala annuel en hauteur, l’aménagement de la réserve au sol de lino en vraie salle de danse avec parquet et miroirs et même, plus tard, la transformation de cette salle en studio photo cosy, isolé et climatisé pouvant à l’occasion encore servir de salle de danse pour mes propres cours. Tout cela je l’ai fait moi-même ; autant vous dire qu’en quelques années de galère, j’ai énormément appris sur les techniques du bâtiment et de l’aménagement intérieur à force de tout faire par manque de moyens financiers.
