Partie 3 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 2 : l’aménagement du local]
Préambule
Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.
PARTIE 3 : les cours de danse collectifs

Si l’on revient particulièrement aux activités du début de l’école de danse, on y voit un planning déjà bien rempli. Lorsque je réfléchissais à la création de ma propre école, j’imaginais tout d’abord une grande salle où je donnais seul mes cours de danse à deux : rock, lindy hop, salsa et autres danses en couple. Et puis, le projet se précisant, après avoir trouvé le local, j’ai réalisé que, pour faire face aux charges, il me faudrait rentabiliser un peu plus l’espace et proposer d’autres cours de danse en parallèle des miens. À l’époque, je regardais régulièrement l’émission de danse américaine « So You Think You Can Dance » (non diffusée en France) et j’adorais découvrir divers styles de danse très différents et les voir se mélanger dans une même émission. On pouvait voir un danseur de West Coast swing exceller en hip-hop ou une danseuse de jazz réussir de belles chorégraphies en couple. Je me suis donc mis en quête d’autres professeurs aux styles complémentaires. C’est comme cela que j’ai embauché la première équipe de professeurs qui assuraient dès la première rentrée des cours de danse classique, de danse contemporaine, de modern jazz, de ragga dancehall, de street jazz, de Bollywood, de West Coast swing, de kizomba et semba, de country et de Pilates. Pour ma part, j’assurais le rock, le lindy hop, les danses de salon standard (valse, tango, etc.), les danses de salon latines (cha-cha, rumba, samba, etc.), les danses des Caraïbes (salsa, merengue, bachata) ainsi que les claquettes. J’avais envisagé de donner moi-même les cours de West Coast swing (que je n’avais alors jamais enseigné), mais j’ai vite compris qu’élaborer une méthode pédagogique pour cette danse aurait trop chargé ma rentrée, et puis un professeur dans ce domaine s’est présenté à bon escient. Et oui, dès la première année, le planning était déjà bien rempli avec quasiment deux cours en permanence en parallèle dans l’école tous les soirs de la semaine.

Le premier planning a été réalisé en tenant compte de l’existence d’une association de danse dans les locaux de la mairie de la même commune et de son planning. Je peux à présent dire qu’ils n’ont pas fait de même par la suite et qu’ils n’ont pas cherché à collaborer avec ma nouvelle école qu’ils considéraient comme « concurrente » dans la même commune alors qu’ils avaient leurs salles gratuites sans charge et ainsi que des subventions municipales… Leurs tarifs sont pourtant à peine inférieurs aux miens et même plus chers pour les tout petits et l’illimité. J’aurais bien aimé qu’ils fassent preuve d’un peu plus d’ouverture d’esprit toutes ces années pour le développement de la danse, surtout pour une association à but non lucratif. Mais il n’en a rien été et j’ai fini par faire mon bout de chemin dans mon coin, sans rien demander, indépendamment de cette association et des largesses octroyées par la mairie. Dès le début, j’ai souhaité proposer une école familiale avec des cours pour enfants à partir de 4 ans jusqu’aux adultes, dont la doyenne à ce jour avait 82 ans. C’est ce large mélange des âges et des styles qui a donné une partie de l’identité de mon école dès le départ. J’ai essayé de faire en sorte que tous ces profils différents se croisent et cohabitent au sein d’un même ensemble. Quand c’était possible, j’ai aussi favorisé la collaboration entre les professeurs pour enrichir ce qui était proposé. Dans cette aventure, mon objectif a toujours été de favoriser l’accès à la danse au plus grand nombre quitte à en être de ma poche. Ainsi je maintenais un cours annoncé au planning de la rentrée même s’il n’avait que 3 personnes inscrites. Autant dire que 3 cotisations annuelles ne paient pas le salaire d’un professeur et encore moins les frais fixes d’une école de danse (il faut au minimum 10 élèves). J’ai donc « subventionné » personnellement l’activité de certains profs avec des tout petits cours pendant des années, de la première à cette année encore. L’essentiel est de tenir un engagement de créneau annuel vis-à-vis des profs et des élèves, je comptais sur un calcul globalisé sur l’ensemble des cours pour assurer l’équilibre financier de l’école (un peu comme une association à but non lucratif, mais mois j’étais sous forme d’entreprise), ce qui a fonctionné.

Comme je l’ai écrit dans la partie précédente, cette première année a été bien perturbée du fait d’un chantier non achevé et d’un maître d’œuvre malhonnête. Néanmoins, je remercie les 150 premiers élèves qui ont eu le courage (ou l’inconscience) de me faire confiance à cette époque incertaine concernant l’avenir du projet. Beaucoup de personnes sont venues voir et, prenant connaissance du chantier, n’ont pas souhaité tenter l’inscription annuelle. Moi-même, je n’étais sûr de rien, mais en bon Breton têtu, je me suis accroché et j’ai mené mon projet au bout. Je n’aurais peut-être pas imaginé que l’école fonctionnerait encore 12 années plus tard, mais je l’espérais très fort… J’ai donc mené cette nouvelle école au bout de sa première année en ayant perdu 12 kilos et beaucoup d’argent, comme quoi il faut savoir s’accrocher à son rêve. La fin de la première année a été marquée par un événement combinant démonstrations des élèves et soirée dansante de danse à deux dans les locaux de l’école. Ce fut le premier gala (voir la partie qui y est consacrée plus loin) qui marqua le départ de nombreux autres.

La seconde année voit l’ajout de quelques nouvelles activités, comme le boogie, la salsa portoricaine, plusieurs niveaux de bachata (assurée par un autre que moi), le Pilates et la danse africaine et sa cousine afro-remix. De nouveaux professeurs amènent de nouvelles disciplines et une variété de choix pour les élèves chaque saison.

C’est l’occasion pour moi de parler un peu des professeurs qui m’ont accompagné toutes ces années. Je les ai recrutés après un entretien classique, mais j’avoue que je fonctionne beaucoup au feeling. Si je sens bien l’enseignant, il gagne de nombreux points quant au fait de rejoindre l’équipe. Certains ont intégré mon école alors qu’ils étaient déjà installés et on amené leur style et leur expertise. Pour d’autres, c’est moi qui leur ai donné leur chance de démarrer ou développer leur activité d’enseignement de la danse alors qu’ils n’avaient pas d’expérience (ou tout juste quelques mois). Pour certains, mon école a donc été un marchepied pour leur carrière de prof de danse, certains sont reconnaissants de la confiance que j’ai placée en eux, d’autres moins. En même temps, je ne les ai pas aidés pour la reconnaissance, même si c’est parfois dommage d’oublier d’où l’on vient. Vous retrouvez actuellement certains d’entre eux dans d’autres écoles à Toulouse et aux alentours. À chaque fois, j’ai souhaité associer un seul prof à un style de danse. Ainsi, quand on venait apprendre tel style de danse dans mon école, on savait qu’on allait travailler avec tel prof et son approche de la danse, sans surprise.

Saison après saison, l’équipe évolue au gré des contraintes des uns et des autres. Parfois, j’ai remplacé un prof sur le départ, parfois j’ai laissé un style de danse de côté pour essayer un autre. L’idée est de satisfaire les élèves en recherche de nouveaux cours au sein de leur école favorite. Ainsi, au gré des rentrées et des tendances, j’ai pu proposer de nouveaux cours, comme le tango argentin, la Zumba, la barre à terre, le reggaeton, le hip-hop, la danse orientale, la danse polynésienne, le heels, etc. Et tout cela sans compter les stages ponctuels où d’autres disciplines ont pu être enseignées par des professeurs venant ponctuellement apporter leurs connaissances. De mon côté, j’ai enseigné certaines danses ou niveaux pendant un temps, puis interrompu quelques saisons, puis redémarré ces mêmes danses selon les demandes, tendances, besoins et contraintes de planning. Et puis, j’ai continué à me former, soit en présenciel auprès d’autres professeurs reconnus via des cours et stages professionnels, soit à distance, sans compter le travail personnel de développement de mes propres mouvements et figures durant toutes ces années, ce qui assurait à mes élèves d’apprendre des figures originales en venant dans mon école.

J’ai toujours eu du plaisir à animer mes cours de danse. Je me suis donné à fond et en 12 ans je n’ai manqué aucun cours collectif. Même durant la période du Covid j’étais dans l’école en permanence (j’avais été amené à élire domicile dans l’école pour m’en sortir financièrement et faire survivre le projet) et j’y ai donné des cours en visio ou en vidéo en essayant de divertir les élèves dans ces moments difficiles à vivre pour tous. Pour la petite anecdote, comme j’étais isolé dans l’école en cette période de confinement, j’avais même bricolé une partenaire à roulettes pour montrer les mouvements de danse à deux en vidéo et certains m’en reparlent encore aujourd’hui. Je ne sais pas si c’est extraordinaire, d’autres sont sûrement dans le même cas, mais ce que je peux dire c’est que ma priorité était d’assurer mes cours et mon engagement envers mes élèves pour leur apprendre à danser en passant un agréable moment. Chaque année des photos de groupe ont pu être prises ça et là pour conserver un souvenir des bons moments passés en cours.

Et voici enfin, une petite liste non exhaustive des danses qui ont été enseignées depuis 12 ans dans mon école : rock, lindy hop, balboa, collegiate shag, charleston, West Coast swing, boogie woogie, jive, salsa cubaine, salsa portoricaine, bachata, merengue, mambo, kizomba, semba, cha-cha, rumba, samba en couple, samba no pe, tango de bal, tango argentin, paso doble, valse musette, valse viennoise, valse lente, valse american smooth, slow, slowfox, quickstep, danse (country) en ligne, claquettes américaines, danse classique, modern jazz, danse contemporaine, street jazz, hip-hop, dancehall, heels, reggaeton, africaine, orientale, Bollywood/indienne, polynésienne, etc. On peut y ajouter des activités d’entretien physique connexes à la danse comme le Pilates, la barre à terre, la Zumba. Bref, toute une diversité de styles pour satisfaire les amateurs de danse du nord toulousain et d’ailleurs !
[>> À venir en partie 4 : les événements à l’école de danse]