Il y a quelques années, je faisais alors des démonstrations lors de soirées dansantes, j’avais eu l’idée de regrouper les danses du début du XXe siècle avec celles de la fin. Ainsi, ma partenaire de l’époque dansait en solo le charleston, le tango, la valse, etc., et j’arrivais en alternance pour danser le disco, les mouvements déstructurés des années 80, la macarena, etc. Il y avait là de quoi étonner les spectateurs. À la fin de notre passage, nous dansions en couple un rock sur une version swing de Y.M.C.A… L’idée était de suggérer aux gens que toutes les danses se rencontrent dans un dancing et que, de ce fait, les danses s’influencent les unes les autres.
L’évolution des danses est particulièrement complexe quand on s’y intéresse de près. Par exemple, le rock’n’roll n’est pas né subitement de rien du tout, pour aboutir au rock, il a fallu passer par le lindy hop qui lui-même vient en partie du charleston. Puis il y a eu aussi l’appropriation par les blancs de cette danse développée par les noirs américains et encore l’influence des chanteurs vedette et leurs mouvements (comme Elvis Presley). Et enfin, de nos jours, on voit bien que la cohabitation avec la salsa influence et amène les nouvelles figures du rock avec ses mouvements de bras un peu compliqués. D’un autre côté, si l’on regarde les danses en solo que l’on voit de nos jours, il y a aussi des influences. On retrouve ainsi, les origines de la tektonik (ou danse electro) dans le hip-hop d’un côté, mais on y trouve quelques petits pas qui sont aussi pratiqués dans les danses en ligne depuis des années. Et je ne parle pas du ragga qui est aussi influencé par la salsa ou des disciplines du fitness comme le step ou l’aérobic où l’on retrouve des « pas de mambo » ou des « cha-cha-cha ».
Ce qui est amusant dans tout cela, c’est qu’à n’importe quelle époque, on essaye de reproduire ce qui a été fait dans les époques précédentes. Aujourd’hui, on danse encore le charleston des années 20, le madison des années 60 et même le disco des années 70-80. Tant mieux, car cela permet de pérenniser ces trouvailles représentatives d’une certaine époque. L’essentiel est de bien avoir conscience que toutes ces danses ont été créées pour s’amuser et se divertir dans une bonne ambiance. Bref, gardez l’esprit ouvert : ce qui est aujourd’hui démodé peut revenir à la mode sous une autre forme dans quelques années. Autant s’y intéresser dès maintenant !
Pour finir la thématique de ce billet, je vous propose de découvrir une petite vidéo qui circule sur Internet. Il s’agit du comique américain Judson Laipply qui retranscrit dans son sketch quelques courants de la danse en solo dans la seconde moitié du XXe siècle. Il a été plusieurs fois imité, mais jamais égalé.