La danse en couple a eu beaucoup de mal avec la bienséance par le passé. Particulièrement au sein des hautes autorités religieuses. Je vous propose de parcourir aujourd’hui un article issu du New York Times du 26 octobre 1938, page 20 (article présenté ci-contre en Anglais). Comme vous le savez à présent, la traduction de textes en Anglais est un exercice que je pratique beaucoup dans le moment, je vous en livre ci-dessous une version française (assez rapidement faite je l’avoue, j’espère que vous pardonnerez les quelques imprécisions).
AVERTISSEMENT SUR LES EFFETS
DU « SWING » SUR LA JEUNESSE
L’archevêque Beckman attaque
les « orgies de jitterbug »
devant la Catholic Women’s Session.
POUR UN PROJET DE L’ÉGLISE CONCERNANT L’ART
Les jam sessions et les « orgies » nerveuses de musique « swing » courtisent les jeunes gens « tout au long de la voie de la facilité qui conduit à l’enfer », a déclaré ce soir le révérend Francis J.L. Beckman, archevêque de Dubuque, au National Council of Catholic Women. L’archevêque Beckman, parlant de « l’art pour la jeunesse et l’Église », a déclaré que « les forces du mal » favorisaient un type d’art « incarnant une propagande maléfique et malveillante » et que l’Église doit agir contre celui-ci. « Aujourd’hui, a-t-il dit, alors que l’Église poursuit avec plus d’ardeur qu’elle l’a jamais fait dans le passé sa politique de motivation, conservation et d’attraction vers elle du meilleur de l’art moderne, les forces du mal travaillent beaucoup à ébranler son statut chrétien, à débaucher ses hauts objectifs et à l’exploiter pour servir des fins personnelles et diaboliques. » « Nous laissons, si nous n’avalisons pas largement par notre indifférence criminelle, les « jam session », les « jitter-bugs » ainsi que les orgies rythmiques de cannibales occuper une place dans notre manière de concevoir les choses en société, faisant suivre à notre jeunesse le chemin de la facilité qui mène à l’enfer ! » « Dans cette position, on a dépouillé l’art, tout comme l’homme de Jéricho, de sa belle essence et de sa belle signification et on l’a laissé pour mort sur le bord de l’autoroute des perspectives communautaires. » L’archevêque Beckman a recommandé que l’Église accorde tout d’abord à la jeunesse « tous les avantages de poursuivre leurs aptitudes culturelles en établissant un nouveau et vigoureux programme d’éducation conçu pour reconstruire et de définir la conception chrétienne de l’art. Deuxièmement, a-t-il dit, les autorités cléricales et laïques devraient s’éveiller à « l’extrême danger de la situation de l’art comme il existe aujourd’hui » et un programme devrait être suivi portant sur « des projets artistiques louables et ayant de la valeur s’étendant dans tous les domaines des efforts artistiques et regroupant les jeunesses diverses du pays. » Mrs. Alfred S. Lucas de Mobile en Alabama, a déclaré aux délégués « notre jeunesse est l’espoir de la nation » et a exhorté à une action catholique par le biais d’un travail d’éducateur et de guide. Une messe pour la jeunesse fut célébrée dans la Church of the Nativity par le révérend Dr. Thomas K. Gorman, évêque de Reno. L’archevêque Joseph Francis Rummel de la Nouvelle-Orléans a déclaré au conseil national que la « philosophie diabolique du contrôle des naissances et du suicide pour la nation. » Il avertir ses ouailles de « regarder les nouvelles tactiques des contrôleurs des naissances, particulièrement les corporations de la maternité. » Miss Margaret Lynch, assistante au secrétariat du bureau, dit que les États-Unis devraient regarder vers les zones fermières pour garder la population. Les zones rurales, par l’intermédiaire de leur isolation et dans certains cas à travers des principes religieux, a-t-elle déclaré, ont été préservées de la « soi-disant civilisation » des villes.
Le swing, une « orgie rythmique de cannibales »… C’est cela oui… Parfois l’être humain me fait peur. Si l’on regarde dans le passé, ce mode de pensée contre les courants nouveaux n’est pas exceptionnel. Imaginez qu’à une certaine époque l’Église avait classé les danses en trois catégories : les danses honnêtes, les danses franchement mauvaises (par leur indécence et leur obscénité) et les danses douteuses et dangereuses. Et il est amusant de constater que la valse était classée dans la seconde catégorie… Rappelez-vous aussi comment la musique rock a été accueillie dans les années 1950. On parlait alors de musique de délinquants et les déhanchements suggestifs des rock stars comme Elvis Presley dérangeaient à tel point que ce dernier était cadré au-dessus de la taille lorsqu’il était filmé au début de sa carrière… Heureusement, les choses et les mentalités évoluent, sinon nous ne pourrions pas nous détendre dans une soirée dansante de nos jours.