Cela traînait depuis des mois et j’ai accumulé quelques semaines de retard sur ce projet, mais ce livre sort enfin de chez l’imprimeur ! « La salsa cubaine et le merengue » est le cinquième livre de la collection « Passeport Danse », une collection de livres techniques que j’ai créée dans l’idée de mettre par écrit les bases des danses en couple telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui. À chaque livre, je creuse le sujet avec l’état d’esprit d’un débutant qui ne sait pas danser et qui ne connaît pas les origines culturelles de la danse détaillée. Voici donc quelques informations sur ce nouveau volume.
La salsa cubaine (dite « salsa de casino ») est très différente de la salsa portoricaine. La première est bien ancrée dans ses racines afro-caribéennes alors que la seconde a plutôt été développée à New York et est fortement influencée par les danses pratiquées par les blancs. Comme son nom l’indique, la salsa cubaine vient de Cuba, une île à l’histoire assez tumultueuse et où vit une population assez importante de personnes défavorisées. On dit que les Cubains dansent la salsa tous les jours en rentrant du travail et, comme le chômage y est particulièrement présent, c’est dire s’ils peuvent commencer à danser tôt dans la journée… Bref, blague à part, la salsa est ancrée dans la culture cubaine et c’est sur cette manière de danser la salsa que porte le livre.
Il faut préciser que la salsa cubaine s’est développée en Europe (et aux USA) en partie grâce à des enseignants de danse en couple qui maîtrisaient déjà les danses de salon (ou au moins les danses sportives latines) et le mambo. Ma compréhension est qu’en regardant danser des Cubains exilés, ces enseignants ont interprété les mouvements et déplacements qu’ils voyaient à travers les techniques rodées qu’ils connaissaient. Ils ont alors abouti à une salsa cubaine basée sur le « pas de salsa » que tout le monde connaît (arrière-revient-assemble, arrière-revient-assemble). Certains ont même établi que les petits coups de talon ou pointés sur les temps 4 et 8 faisaient partie du pas de base alors que ce n’étaient que des effets de style des danseurs qu’ils avaient vus. C’est sous cette forme que s’est développée chez nous la salsa cubaine dans les années 90. Dans seconde moitié des années 2000, les danseurs non cubains prennent conscience en se rendant à Cuba que la technique qu’ils utilisent ne correspond pas réellement à celle que pratiquent les Cubains sur place. Certains s’attellent donc à décomposer fidèlement les mouvements originels qui avaient été déformés. Les séjours à Cuba se multiplient donc et les Cubains finissent pas s’organiser pour être en mesure de dispenser des cours structurés chez eux alors que, jusque-là, la transmission se faisait à la demande et sans réelle organisation. Depuis, des séjours « salsa à Cuba » sont fréquemment organisés et chacun peut aller s’imprégner de la culture cubaine tout en apprenant la technique de la salsa de casino à la source.
Je ne reviendrai pas ici sur la rueda à laquelle j’ai déjà consacré un article ici et à laquelle je consacre un chapitre entier de ce livre. On y trouve les changements de partenaires (tarro, dame, etc.) ainsi que des figures typiques de la rueda. À côté de la salsa, j’ai choisi de décrire le merengue, originaire de la République Dominicaine. Ces danses partagent un certain nombre de points dont le fait que ne pas avoir de ligne de danse fixe dans la salle. Le merengue est facile à apprendre et peut très bien faire une introduction à l’apprentissage de la salsa (voire même des autres danses en couple) puisque son pas de base est un pas marché. Afin d’être complet, j’ai ajouté quelques figures qui permettent de danser le merengue en rueda. C’est une manière de le danser en groupe qui a été calquée sur la salsa et qui fonctionne plutôt bien. Si l’on ajoute les habituels rappels historiques sur l’origine des danses (et de leurs musiques respectives) ainsi que les conseils de musiques pour danser, on complète la vue d’ensemble de ce livre accessible aux débutants. Comme d’habitude dans cette collection, il y a de très nombreux schémas et illustrations (plus de 1000 !) qui ont été faits spécialement pour l’occasion. On comprend dès lors qu’il pouvait y avoir un peu de retard dans la sortie de ce livre enfin disponible dans le commerce. Attention, une petite offre promotionnelle de sortie est encore valable une semaine sur le site « C. Rolland éditions« . C’est donc le moment d’en profiter pour vous ou pour faire un cadeau de Noël !