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L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (1/10)

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Partie 1 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 1 : les prémisses

Je vous raconte rapidement mon parcours de danse. J’ai commencé la danse tardivement, à l’âge de 23 ans. Je cherchais à apprendre quelques pas pour ne pas avoir l’air trop cloche au mariage d’un de mes amis. J’ai commencé comme beaucoup dans une maison de quartier à Brest. J’y ai fait mes premiers pas de danse en ligne, de rock et de valse. Puis j’ai déménagé à Rennes où j’ai naturellement cherché à poursuivre mon apprentissage, car la technique de danse m’intriguait particulièrement. J’ai trouvé une association proche de chez moi où j’ai pris un cours multi-danses avec les principales danses à deux. La seconde année, j’ai ajouté un cours de rock qui m’a particulièrement plu. Puis j’ai participé à diverses démonstrations en public, suivi quelques stages en week-end, contribué à certains cours de danse donnés à l’Université par la même prof qui animait l’association, tant et si bien que j’ai accepté la présidence de l’association au final. Le monde de la danse me passionnait et j’y faisais des découvertes chaque semaine. C’est à cette époque que j’ai découvert le lindy hop à l’occasion d’une démonstration un week-end de stage et je me suis dit : « C’est ça que je veux danser ! »

La danse n’était alors qu’un loisir à côté de ma vie professionnelle d’informaticien. Cette carrière entamée dans l’informatique m’a ensuite amené à déménager à Nantes. Là encore, je me suis inscrit à des cours de danse, dans une vraie école en centre-ville avec ses propres locaux modestes. Je me suis inscrit à plusieurs cours : rock évidemment, danses standards et danses latines. Mes découvertes ne cessaient de se multiplier et j’étais à l’affût de tout ce qui se faisait dans ce monde merveilleux de la danse à deux. Internet commençait à se développer dans le grand public et je ne manquais rien de ce qui y était proposé dans le domaine de la danse.

UltraDanse.com en 2013
UltraDanse.com en 2013

Et puis, un jour j’ai voulu associer mes compétences en informatique et ma passion pour la danse en partageant mes découvertes au sein d’un site Internet baptisé « UltraDanse.com » (c’est sur ce même site que vous lisez probablement ce texte et davantage d’informations sur sa genèse se trouvent dans l’article qui y est consacré ici). J’y compilais tout je ce que je trouvais d’intéressant des photos aux documents historiques (que je traduisais en français si nécessaire) en passant pas les économiseurs d’écran ou des fichiers musicaux Midi. J’y ai petit à petit ajouté la description de pas de danse que j’ai décrits en 2D et en 3D par des images de synthèse que je créais pour l’occasion. Le site est toujours en ligne, modernisé sous la forme d’un blog, mais je n’y ai pas encore réimporté tous les pas de base en 3D.

Christian sur scène en 2003
Christian (à droite) sur scène en 2003

Petit à petit, j’ai ajouté de nouvelles danses à mon quotidien : country en ligne, claquettes, modern jazz, hip-hop, etc. En 2002, j’étais inscrit dans 4 écoles de danse différentes avec des cours tous les soirs de la semaine et je me déplaçais en stage intensif un week-end sur deux pour les danses que je n’avais pas sur place (lindy hop, Balboa, West Coast swing, salsa, etc.). Autant dire que, dans ces conditions, on progresse vite, même si l’apprentissage de la danse m’a toujours demandé beaucoup de travail personnel, probablement même davantage que la moyenne. J’ai ainsi pu participer à divers spectacles et démonstrations à l’époque et je m’intéressais aussi déjà à la danse en ligne country dont je partageais quelques pas lors de soirées entre amis.

Cours de danse Christian Rolland
Cours de danse Christian Rolland

Un jour, j’apprends qu’une association au sud de Nantes cherche un professeur de danse. C’était l’époque où je m’apprêtais à faire des compétitions de rock et, faute de temps, j’ai dû choisir entre faire de la compétition et enseigner. J’ai choisi l’enseignement. Après un entretien d’embauche classique, j’ai commencé à enseigner les principales danses à deux dans cette association la première année. J’enseignais aussi bien à des enfants à partir de 5 ans qu’à des adultes de tous âges. Puis on m’a contacté pour une deuxième association, plutôt pour du rock, puis une troisième. Et me voilà lancé à donner des cours tous les soirs au lieu de les prendre. J’ai ensuite cherché à améliorer ma pédagogie en prenant des cours professionnels auprès de professeurs expérimentés. L’expérience et le travail ont fait le reste de la réussite de mon activité.

Troupe de lindy hop dans les années 1940
Troupe de lindy hop dans les années 1940

À l’occasion d’un stage de week-end, des professeurs de lindy hop toulousains bien connus me proposent d’intégrer leur troupe de danse. J’ai d’abord refusé, ne m’imaginant pas tout laisser tomber à Nantes du jour au lendemain. J’y avais une maison, un bon boulot, des amis, des élèves ainsi que mes habitudes depuis quelques années. Pourtant, après 3 jours à me poser des questions, je choisis de ne pas avoir de regrets d’avoir laisser passer une aventure hors du commun. Je donne ma démission à Nantes dans toutes mes activités et je déménage à Toulouse à l’âge de 33 ans. Je donne des cours à Toulouse et Agen et je m’entraîne avec la troupe, mais le feeling n’est pas tout à fait là, en particulier j’ai du mal à me faire à la vie toulousaine où je connais peu de monde (cela a mis du temps, mais à présent tout va bien de ce côté !). Nous interrompons donc l’expérience de la troupe après juste une représentation et je continue à donner des cours pendant 1 an avant de reprendre une activité dans l’informatique, faute de revenus suffisants.

Cette époque correspond à celle où j’ai continué à partager ma passion pour la danse malgré tout. Pour cela, ayant récupéré une stabilité financière avec mon travail dans l’informatique, j’ai ajouté à mon activité de site Internet une structure d’édition de livres sur la danse au sein de laquelle j’ai écrit des livres de technique de danse au départ. L’idée était au départ de rendre disponible en librairie un livre de référence technique sur le rock, mais aucun éditeur n’a voulu de mon projet trop spécifique. Alors j’ai créé ma propre maison d’éditions à mon nom. J’ai ainsi commencé à écrire et éditer mes propres livres.

Stand des livres Rolland Editions
Stand des livres Rolland Editions

Puis, j’ai commencé à traduire en français des livres de référence parus aux États-Unis sur le lindy hop et la danse country western après en avoir acheté les droits d’adaptation. Je voulais que les francophones amateurs de danse aient accès à toutes ces informations dont je disposais. Il faut dire que j’ai en parallèle amassé une grande quantité de livres sur le thème de la danse provenant de toutes les époques et en diverses langues. Au début, je démarchais moi-même les librairies avec mes livres sous le bras pour les vendre, puis j’ai intégré le circuit des éditeurs professionnels avec un diffuseur et un distributeur qui assure actuellement la présence des livres dans les librairies françaises et étrangères. J’ai aussi tenu quelques stands dans des festivals de danse pour promouvoir mon travail et accessoirement vendre quelques livres.

Mais revenons à mes cours de danse. Après quelques mois sans enseigner, cela a fini par me manquer. Et puis, j’ai toujours rêvé d’avoir ma propre école de danse. Je me suis donc mis dans la tête de remonter tout cela à partir de zéro. J’ai donc recommencé à donner des cours dans diverses associations autour de Toulouse et dans divers événements dont, par exemple, le bien connu festival country de Mirande.

Christian Rolland au festival Country de Mirande 2012
Christian Rolland au festival Country de Mirande 2012

J’ai, par ailleurs, aussi créé mes propres cours indépendants dans un quartier de Toulouse en louant une petite salle quelques heures par semaine. Cela m’a permis de tester le fait d’avoir à gérer mon activité moi-même de A à Z, mais cela ne fait pas encore une « vraie » école de danse. Et puis, j’ai fini par trouver un local qui avait le potentiel pour créer une véritable école de danse à mon goût. Il se trouvait à Aucamville, à la pointe nord de Toulouse, à quelques kilomètres du quartier de Borderouge où j’avais créé mes cours de danse indépendants, et il s’agissait d’un entrepôt basique de 500 mètres carrés où tout était à faire. Une page blanche à écrire, partant de 4 murs, un toit ondulé fuyant en cas de pluie, sans arrivée d’eau potable et juste une prise électrique industrielle de 480 volts… Et voilà, mon terrain de jeu – et de danse – pour les 13 années qui allaient suivre. C’était en 2012 et l’Espace UltraDanse allait voir le jour.

Le hangar à Aucamville
Le hangar à Aucamville

[>> À venir en partie 2 : l’aménagement du local]

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Le Bus Stop : la danse emblématique du disco

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Quand on évoque l’époque disco, on ne peut pas s’empêcher de penser aux pistes de danse éclairées de lumières colorées, aux paillettes et aux mouvements rythmés des danseurs en harmonie avec les « boum boum » enivrants de la musique. Parmi les multiples danses qui ont marqué cette période, le Bus Stop est l’une des plus appréciées et emblématiques. Plus qu’une simple danse, c’est un véritable phénomène culturel qui a traversé les décennies pour devenir un classique intemporel.

Origines et évolution

Fastback Band, Do The Bus Stop
Fastback Band, Do The Bus Stop

Le Bus Stop est dans les années 1970, dans le milieu de la musique disco dans une petite discothèque de Chicago. On lui attribue généralement le titre de première danse en ligne de l’ère du disco. Initialement appelée le « L.A. Hustle », cette danse en groupe a été renommée « Bus Stop » lorsqu’elle s’est propagée vers la côte Est des États-Unis. Elle est composée d’un mélange de pas simples et répétitifs basés sur des mouvements simples de danse en ligne. À l’inverse des danses de couple qui dominaient avant l’ère disco (rock’n’roll, danses de salon, etc.), le Bus Stop permettait à un grand nombre de personnes de danser ensemble sur la piste de danse, créant ainsi une sensation d’unité festive.

L’apparition de la danse dans les clubs new-yorkais a favorisé sa diffusion grâce aux DJ et aux chorégraphes de l’époque. La popularité du Bus Stop s’est rapidement accrue, au point de devenir une référence dans les soirées disco à travers le monde. La danse est généralement liée à la chanson « Do The Bus Stop » du groupe The Fatback Band bien qu’en réalité elle puisse être faite sur n’importe quelle chanson disco avec un tempo adapté. Citons en particulier « Get Up, Get Down, Get Funky, Get Loose » de Teddy Pendergrass, “Play That Funky Music” de Wild Cherry ou encore « Some Kind of Trouble » de Tanya Tucker. Voici une vidéo de la version de The Fatbck Band en 1975.


Petit à petit, grâce à son succès au fil des années, le Bus Stop a été intégré parmi les danses en ligne pratiquées par les amateurs au même titre que les autres danses (country) en ligne.

Mouvements de base

Le Bus Stop est relativement simple à danser, ce qui a joué un rôle essentiel dans sa réussite. La danse se déroule en 32 temps et 4 murs. Voici une explication des étapes fondamentales par série de 4 temps :

  • 1-4 : Walk Back, Touch
    reculer le pied droit, reculer le pied gauche, reculer le pied droit, pointer le pied gauche à côté du pied droit sans le poids du corps
  • 5-8 : Walk Forward, Touch
    avancer le pied gauche, avancer le pied droit, avancer le pied gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche sans le poids du corps
  • 9-12 : Vine Right, Touch
    écarter le pied droit à droite, croiser le pied gauche derrière le
    pied droit, décroiser le pied droit à droite, pointer le pied gauche à côté du pied droit
  • 13-16 : Vine Left, Touch
    écarter le pied gauche à gauche, croiser le pied droit derrière le
    pied gauche, décroiser le pied gauche à gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche
  • 17-20 : Step Touch, Step Touch
    écarter le pied droit à droite, pointer le pied gauche à côté du
    pied droit, écarter le pied gauche à gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche
  • 21-24 : Slide and Heels
    écarter largement le pied droit à droite, assembler le pied gauche
    au pied droit en le faisant glisser au sol (slide), déplacer le poids
    du corps sur l’avant des pieds puis écarter les talons, ramener
    les pieds parallèles
  • 25-28 : Taps
    pointer le pied droit vers l’avant deux fois, pointer le pied gauche
    vers l’arrière deux fois
  • 29-32 : Toe, Turn and Stomp
    pointer le pied droit vers l’avant, pointer le pied droit vers
    l’arrière, pointer le pied droit vers le côté, pivoter d’1/4 de tour à gauche puis taper du pied droit au sol à côté du pied gauche, sans mettre le poids du corps (stomp)
  • Puis on recommence au début !
Danseuses de Bus Stop
Danseuses de Bus Stop

Comme dans le cas d’un madison, on répète ces mouvements, les danseurs tournant d’un quart de tour, vers une nouvelle direction, à chaque cycle. Il est possible d’inclure des variations dans le Bus Stop de base, les danseurs improvisent en utilisant des mouvements de bras ou en ajoutant des pas supplémentaires, ce qui rend la danse à la fois accessible et personnalisable. Par exemple, sur les comptes 21 à 24, il est possible de sauter vers l’avant sur un temps, sauter en arrière sur un temps, puis effectuer un mouvement faisant se joindre puis s’écarter les talons deux fois ; ou encore pour s’amuser, on peut aussi débuter la danse sur le temps 9 et reprendre les temps 1 à 8 pour finir ou encore sur le temps 25 et reprendre les temps 1 à 24 pour finir comme dans la vidéo ci-dessous où le Bus Stop est piloté par Charlie Green en 1982 à Chicago dans une version adaptée au titre « Make It Clap » de Will The Funkboss.

La danse (country) en ligne
La danse (country) en ligne

Vous pourrez retrouver les pas du Bus Stop illustrés dans mon livre « La danse (country) en ligne » avec de nombreuses autres danses accessibles à tous, toujours disponible en librairie, en commande en ligne ou en commande directe aux éditions Ch. Rolland !

Impact culturel

Le Bus Stop dépasse largement le simple cadre de la danse, il incarne une époque la danse en ligne en groupe relativement important étaient au cœur de la culture des clubs. À une époque la musique disco rassemblait les individus de toutes origines et de tous âges, le Bus Stop était un moyen facile et divertissant pour tous pour se connecter et de partager la joie de la danse.

Le Bus Stop est devenu une icône des soirées disco grâce à l’émergence des clubs de danse et à l’influence des films tels que Saturday Night Fever. Il a franchi les frontières culturellesen étant pratiqué dans différentes soirées et demeure encore populaire dans certains cours de danse et les fêtes disco à l’heure actuelle.

Le Bus Stop aujourd’hui

Malgré la disparition de la culture disco années 1970, le Bus Stop n’a jamais réellement disparu. Il demeure un élément essentiel des soirées incluant de la musique disco et continue d’être enseigné dans les cours de danse aux USA. La danse est toujours appréciée pour son côté nostalgique et accessible, tant par ceux qui l’ont connue à son apogée que par les nouvelles générations curieuses de retrouver l’esprit festif de l’époque disco.

Petite anecdote supplémentaire, aujourd’hui dans le milieu du swing « à l’ancienne » des années 1930-40 (jazz roots, lindy hop, etc.) et de ses festivals ou cours de danse, on voit un Bus Stop revisité à la manière swing par des professeurs. On avait déjà eu droit au « Madison revisité par Frankie Manning », et à présent c’est au Bus Stop de servir de base pour animer les cours de danse ou comment faire du neuf avec du vieux ou, plus précisément, faire du très vieux avec du moins vieux !

En résumé, le Bus Stop dépasse largement le simple enchaînement de pas ; il s’agit d’une partie essentielle de l’histoire de la danse, d’un témoignage de l’influence du disco, et d’un rappel que parfois, les meilleures danses sont celles qui réunissent tous les participants sur la piste. 

 

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Jackie Chan le danseur : danse et arts martiaux

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Qui ne connait pas Jackie Chan, célèbre acteur associé aux arts martiaux, cascadeur et réalisateur de films d’action à succès ? Mais saviez-vous que la danse émaille sa vie et sa carrière tout entière ?
J’ai aujourd’hui décidé de vous parler de cet acteur iconique et de sa capacité  à danser mais aussi de la relation entre les arts martiaux et la danse.

Arts martiaux
Arts martiaux

La danse et les arts martiaux partent d’un grand point commun : la maîtrise du mouvement corporel. Que l’on exerce ces disciplines en solo ou avec un(e) partenaire (ou plutôt un(e) adversaire dans le cas des arts martiaux), il est nécessaire d’utiliser des techniques bien précises pour aboutir au bon résultat. En danse, on doit maîtriser l’équilibre, le rythme, l’énergie, les forces appliquées à un(e) partenaire dans le cadre d’une interaction (guidage en danse à deux, pas de deux, portés, etc.), le placement des éléments du corps pour réaliser les mouvements correspondant au style recherché, l’anticipation pour une chorégraphie fluide, sans oublier la mémoire des enchaînements lorsqu’on danse hors improvisation.  Dans le domaine des arts martiaux, je pourrais faire une phrase très semblable puisque les mêmes qualités sont requises pour une bonne pratique dans le cadre d’un combat ou celui d’une exhibition.On peut aussi ajouter dans la liste des points communs la discipline, la concentration, le contrôle de soi, l’expression artistique à travers les mouvements du corps. Dans le cas de démonstrations, on peut aussi citer l’importance du rythme, de la synchronisation entre les participants ainsi que la fluidité des enchaînements.

Si l’on poursuit le parallèle entre la danse à deux et un combat d’arts martiaux, la différence essentielle en dehors de la présence ou l’absence de musique sera le fait que dans le premier cas le danseur veut faire ressentir à sa danseuse le mouvement qu’il voudrait lui faire faire et que dans le second cas les adversaires essaient de masquer leurs intentions à l’autre pour pouvoir se surprendre mutuellement.

Le cas de Jackie Chan et d’autres stars des films d’arts martiaux mérite d’être étudié de plus près… De ses débuts à l’Opéra de Pékin à ses apparitions dans des films à succès, Jackie Chan a en particulier parcouru un chemin unique dans le monde de la danse.

Seven Little Fortunes
Seven Little Fortunes avec Jackie Chan

Jackie Chan est né le 7 avril 1954 à Hong Kong. Il a commencé sa formation en arts martiaux dès son plus jeune âge à partir de 1961 à l’Opéra de Pékin, également connue sous le nom de « China Drama Academy », où il a aussi étudié la danse traditionnelle chinoise et l’acrobatie. Cette formation précoce a influencé son style de combat unique qui intègre des éléments de danse et d’acrobatie, jetant ainsi les bases de ses talents multiples qui allaient le propulser vers la gloire cinématographique. Il a fait partie des meilleurs de sa promotion et sélectionné pour faire partie des « Seven Little Fortunes » qui se produisaient au Lai Yuen Amusement Park de Kowloon. La formation à l’Opéra de Pékin a également exposé Jackie Chan à une variété d’autres disciplines artistiques, notamment l’acrobatie et les arts martiaux, qui allaient devenir des éléments clés de son style cinématographique unique plus tard dans sa carrière. Cette formation polyvalente a contribué à forger sa passion pour les arts de la scène et à jeter les bases de sa future carrière dans l’industrie du divertissement.

Les premiers pas de Jackie Chan dans l’industrie cinématographique  dans les années 1960 et 1970 ont été marqués par des rôles dans des films où il a eu l’occasion de mettre en valeur ses compétences en danse et en arts martiaux. Son rôle dans le film en noir et blanc « Big and Little Wong Tin Bar » en 1962 lui a offert sa première expérience d’arts martiaux chorégraphiés sur grand écran en tant qu’enfant, posant ainsi les fondations de sa future carrière. Dans les années 1970 et 1980, Jackie Chan est devenu une figure majeure du cinéma d’action hongkongais, notamment grâce à sa collaboration avec le réalisateur Lo Wei et sa participation à la série de films « Drunken Master » et « Police Story ».

Drunken Master
Drunken Master

Son style de combat unique, qui intègre des éléments de comédie et de chorégraphie complexe, a attiré l’attention du public international et lui a valu le surnom de « Maître des arts martiaux comiques ».

Dans ses films d’action qui incorporent des séquences de combat chorégraphiées avec une précision remarquable, les mouvements de Jackie Chan sont souvent fluides et gracieux, rappelant ceux d’un danseur, ce qui ajoute une dimension artistique à ses scènes d’action. Ses cascades vont même souvent au-delà des simples combats. Il intègre fréquemment des éléments de danse dans ses scènes de combat et d’action, ce qui rend ses performances à la fois spectaculaires et esthétiques. Au fil de sa carrière, Jackie Chan a travaillé avec plusieurs chorégraphes de renom pour créer des scènes de combat et des séquences de danse dans ses films. Ces collaborations ont contribué à enrichir son répertoire de mouvements et à élever le niveau de l’action dans ses films.

Au fil des années 1980 et 1990, Jackie Chan a incorporé des éléments de danse dans ses films d’action de manière de plus en plus prononcée. Des séquences de combat chorégraphiées avec grâce et précision ont ajouté une dimension artistique à ses performances, distinguant ainsi ses films des autres productions d’action. Citons par exemple « City Hunter » (1993) mêlant chorégraphie et comédie.
Dans ce film, Jackie Chan offre au public une séquence de combat chorégraphié mémorable et hilarante. Déguisé en Sailor Moon, il entraîne les spectateurs dans une performance énergique sur le thème de « Street Fighter II », illustrant ainsi sa capacité à combiner danse, humour et action dans une seule séquence.

Dans la même période, on note des apparitions à la télévision où Jackie Chan danse. Par exemple, l’émission « Dance With Me » en 1982 où on le voit commencer par un saut acrobatique façon arts martiaux comme dans ses films, puis il continue en dansant en solo ou avec des danseuses comme le montre la vidéo ci-après.

Autre exemple, avec de la danse à part entière cette fois, dans le film Kung Fu Yoga réalisé par Stanley Tong et sorti en 2017, Jackie Chan joue le rôle de Jack, professeur d’archéologie chinois, qui fait équipe avec Ashmita, professeure de danse indienne, et son assistante Kyra pour retrouver le trésor perdu de Magadha. On y voit une scène de danse festive de style Bollywood où Jackie Chan démontre avec brio ses qualités de danseur. On retrouve la danse Bollywood principalement dans les films indiens (Bollywood est la contraction de Bombay et Hollywood) où l’industrie du cinéma regorge de scènes de danse de ce type. Pour faire la promotion de ce film, on a pu voir notre amateur d’arts martiaux exécuter des extraits de cette scène en direct sur plusieurs plateaux de télévision. D’ailleurs, ce style de mouvements rappelle une petite scène où Jackie Chan effectue une petite danse avec les mains dans « Drunken Master ».

Au-delà des mouvements de danse en solo mis en scène dans quelques films tels qu’évoqué précédemment, Jackie Chan a eu plusieurs fois l’occasion de danser en couple sur le grand et le petit écran. On peut citer, par exemple,des films comme « Shanghai Knights » (dans ce film de 2003, il reprend son rôle de Chon Wang aux côtés d’Owen Wilson. Bien que ce ne soit pas un film centré spécifiquement sur la danse, il y a des scènes où Jackie Chan danse en couple, notamment lors de certaines séquences comiques et de divertissement) ou encore

The Tuxedo, danse en couple
The Tuxedo, danse en couple

« The Tuxedo » (dans ce film d’action comique de 2002, Jackie Chan joue le rôle de Jimmy Tong, un chauffeur de limousine qui se retrouve impliqué dans une intrigue impliquant un smoking spécial doté de capacités surhumaines. Il y a plusieurs scènes où Jackie Chan danse en couple avec Jennifer Love Hewitt, qui joue le rôle de Del Blaine, un agent secret).

En fait, ce qui m’a donné l’idée de cet article est un extrait d’émission
de la télévision chinoise en ce début de 2024 où l’on voit Jackie Chan
faire quelques pas de danse improvisés. Ce n’est pas la première fois que Jackie Chan danse comme cela à la télévision, comme je vous l’ai précisé plus haut, mais l’occasion était trop belle pour ne pas aller dans le détail et vous montrer cela. Voici la vidéo :

 

On le voit bien, au fil des ans, Jackie Chan a étendu ses talents au-delà du cinéma pour inclure la réalisation, la production, le doublage vocal, la musique et même la philanthropie. Sa capacité de à fusionner habilement les arts martiaux, l’acrobatie et la danse a contribué à faire de lui une icône du cinéma d’action internationale.
Il a reçu de nombreux prix et distinctions tout au long de sa carrière, y compris un Oscar d’honneur en 2016 pour sa contribution exceptionnelle au cinéma. Comme quoi les qualités de danseurs peuvent mener très loin !

Je ne saurais être complet sur le sujet en citant quelques autres acteurs connus pour les arts martiaux qui mêlent danse et combat comme Bruce Lee,  Jet Li, Sammo Hung, Jean-Claude Van Damme  ou encore Tony Jaa qui a reçu une formation en danse thaïlandaise par exemple.  À l’inverse, plusieurs artistes connus pour la danse et/ou le chant maîtrisent les arts martiaux, parmi lesquels on peut citer Michael Flatley, Kamel Ouali, Madonna et même Elvis Presley (et son fameux déhanché peut-être en rapport avec sa ceinture noire de karaté ?).

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